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Tout le monde veut changer le monde, mais personne ne veut descendre la poubelle...


Au dire des gens, qui est le Fils de l’homme ? Le ton personnalisé que prend ici la conversation du Seigneur a un caractère provocateur. Sa question ne suppose pas d’ignorance de sa part ni ne manifeste de souci pour les allégations du monde. Elle veut susciter chez ses apôtres une réponse de foi : Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? Dans un échange familier, Jésus cherche à recueillir auprès de ses disciples l’affirmation spontanée de son identité. Ne les a-t-il pas, d’ailleurs, préparés à ce témoignage par sa doctrine, ses miracles, ses confidences avec son Père, l’exemple lumineux de sa vie ?
À travers les lignes de cet évangile, c’est nous qui sommes interpelés, chacun de nous : pour toi, qui suis-je ? Toi, que dis-tu ? Qu’est-ce que je représente pour toi ?
Ta foi est-elle solide ? Repose-t-elle sur une détermination sans failles, ou sur du sable : mêlée à des doutes non surmontés, fragilisée par les aléas de l’existence ?
Ton cœur est-il intègre, ou est-ce un cœur sentimental, qui n’en finit pas de s’éparpiller en velléités multiples, sans orientation claire ni ferme résolution.
Jésus a interrogé ses apôtres, mais c’est Pierre qui répond… non pas « nous pensons, il nous semble que … », mais Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. Il affirme ce qui est avec un maximum d’objectivité : non seulement, tu nous rappelles les grands témoins du passé, mais tu es, par-delà ce qui apparaît aux regards, l’Oint de Dieu, le Messie attendu, un Messie qui est le Fils éternel du Dieu vivant.
La déclaration de Pierre suscite chez le Seigneur de l’admiration et de la joie car il réagit aussitôt par des félicitations qui ont le parfum de l’inattendu : Heureux es-tu ! Tu peux être heureux car tu montres que :
– tu n’as écouté ni la chair et le sang mais rejeté les préjugés de ceux de ta race qui veulent un Messie national et guerrier ; tu t’es laissé enseigner par le Père, hors des limites, des lourdeurs, raideurs et fermetures de l’homme raisonneur, inapte aux nouveautés de Dieu ;
– la grâce a œuvré en toi avec une douce efficacité : en sensibilisant ton esprit aux lumières divines pour que tu fasses ce pas décisif de la foi ;
– tu appartiens au Royaume des cieux.
De même que le Père t’a révélé cela, à mon tour je te révèle qui tu es : tu es Pierre, et sur cette pierre, ce roc (étymologiquement « sur ce Pierre »), je bâtirai mon Église. Voilà une parole créatrice, recréatrice : Jésus dit, et il fait. Désormais Simon le pécheur sera rocher de fondation pour l’Église de Jésus.
Avec Pierre, répondons, nous aussi : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! N’arrête pas, Seigneur, l’œuvre de tes mains (Ps 137), sois fort, sois vivant en nous ! Certes, Pierre est au fondement : cela lui appartient. Nous, nous ne sommes que des pierres vivantes, insérées dans la construction. Mais, à notre niveau, nous pouvons devenir pierres de fondation pour nos familles et les œuvres qui nous sont confiées. Pour ce faire, ouvrons-nous « en éventail », laissons-nous attirer par Jésus (Jn 6, 44). Alors, nous composerons une ambiance où il fera bon vivre, nous constituerons une communauté de cœurs unis.
Nous avons célébré plusieurs fêtes de la Vierge ce mois-ci, et notamment contemplé comment, remplie de joie par l’annonce de l’Ange, stimulée par le bonheur qui l’inonde, elle se hâte vers les montagnes pour se mettre au service de sa vieille cousine. Plus heureuse que Pierre, elle est bien-heureuse parce qu’elle a adhéré de tout son cœur aux promesses du Seigneur, et qu’elle se donne à leur accomplissement.
En Marie, nous avons le modèle sans égal des dispositions à nourrir pour vivre notre vocation en plénitude. Les échéances de la « rentrée » ne nous donneront-t-elles pas l’occasion de glorifier le Seigneur à travers nos normes de piété et le soin des innombrables petites choses que nous aurons à accomplir ?
