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On ne va pas d'un seul coup à la Lumière. On y va par le chemin de l'obscurité.
Sommes-nous concernés par cet évangile ? Il est probable que nous répondrons oui. Cela signifie que nous nous reconnaissons serviteurs du Seigneur. Autrement cette parole ne nous concerne pas.
Nous reconnaître serviteurs implique aussi la conscience qui doit être la nôtre que nous avons reçu une charge. Celle-ci n’est pas sans importance : le Seigneur a confié la charge des gens de sa maison. Et nous reconnaissons par la même occasion qu’il nous faut nous en acquitter.
Cette parabole cependant n’insiste pas tant sur la charge elle-même que sur l’appel à veiller. Deux éléments répétés retiennent mon attention aujourd’hui. Le premier, c’est la concordance des temps : vous ne savez pas quel jour votre Seigneur vient et c’est à l’heure où vous n’y penserez par que le Fils de l’homme viendra. Le second – au moins dans la traduction liturgique – tient à cela qu’il ne semble y avoir qu’un seul serviteur qui est bon et fidèle tout aussi naturellement qu’il est ensuite ce mauvais serviteur. Il ne s’agit donc pas de chercher qui est bon ou mauvais mais d’envisager pour nous-mêmes ce qui nous rend bons et fidèles, ou, à l’inverse, mauvais.
Le bon serviteur semble vivre le présent de sa relation au maître. Il accomplit son service ici et maintenant, de telle sorte qu’il ne pourra être surpris. Et c’est bien une sagesse que de répondre au présent aux appels qui sont les nôtres sans retard et sans calcul. Et nous sommes là dans le présent de la venue du Seigneur à qui nous sommes semblables au plus haut point dans ce service accompli fidèlement. La venue du Seigneur mettra en lumière cette relation vivante.
Le serviteur est mauvais dans la mesure où ce n’est pas son service qui l’anime. Il cherche sa propre jouissance et son propre intérêt et se coupe ainsi de la relation vitale à son maître. Il n’est plus serviteur et vit au dépend de son service. La venue du Seigneur ne fera que manifester cet éloignement.
Et nous, qu’en est-il de notre désir de servir le Christ, de tenir la responsabilité qu’il nous a confiée ? Il y a bien des manières de faire primer notre intérêt immédiat et contingent sur les appels plus profonds de notre humanité. Il y a bien des manières de reporter à demain le cœur de notre vie.
Aujourd’hui, prenons le temps de revisiter les richesses reçues du Seigneur et de considérer la manière dont elles doivent servir les ‘gens de sa maison’. Pour cela, la prière, l’écoute de la Parole de Dieu nous aideront certainement à vivre cette vie dans toute sa profondeur, et nous pourrons alors le faire goûter à ceux qui cherchent avec nous à être serviteurs du Seigneur.