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Je n'attends pas que l'orage passe, j'apprends à danser sous la pluie
Dans l’évangile de dimanche dernier, Pierre faisait plutôt bonne figure. Sa foi paraissait sans faille. N’avait-il pas déclaré : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » ? Dans l’évangile d’aujourd’hui, il rejette l’idée d’un Serviteur souffrant ; il refuse de croire que Jésus devra être rejeté par les puissants du moment et être condamné à la crucifixion. Avec le ton décidé qui le caractérise, il s’écrie : « Dieu t’en garde, Seigneur ! Cela ne t’arrivera pas ! »
On entrevoit déjà ce qui se passera après l’arrestation à Gethsémani... Dans la cour du palais du grand-prêtre, une servante le soupçonne d’être un partisan du Galiléen. Pierre tente alors d’éluder la question : « Je ne sais pas ce que tu veux dire ». Il n’est pas à l’aise, il est maladroit. Il ira jusqu’à renier Celui à qui il a pourtant donné sa vie.
Le cœur d’un homme peut être traversé par des pensées contradictoires. La fidélité totale à une ligne de conduite n’est pas donnée une fois pour toutes. Elle est le fruit d’une conquête qui s’effectue tout au long de la vie. On n’y arrive que lorsque la grâce de Dieu finit par germer dans la bonne terre. L’aide divine ne manquera jamais. Mais ma coopération est indispensable.
À quel Simon-Pierre est-ce que je ressemble actuellement ? À celui qui s’enthousiasme devant les projets de Dieu ou à celui qui se dégonfle ? Si c’est à ce dernier, j’ai encore le temps de changer de cap et de passer d’une attitude timorée à l’audace de la foi.
Comment est-ce que je réagis lorsqu’entre amis, parents ou collègues, on évoque des sujets délicats ou essentiels qui nécessiteraient de ma part un comportement plus courageux que le politiquement ou le « religieusement » correct ? La morale que je soutiens est-elle celle que l’Église préconise ? Ai-je tendance à me ranger du côté de celui ou de celle qui parle le plus fort ou qui cherche à épater la galerie ?
Dans le but de choisir le juste chemin, il y a tout avantage à méditer en ce dimanche sur la réaction de Jésus qui, se retournant, dit à Pierre : « Passe derrière moi, Satan, tu es un obstacle sur ma route ; tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes ».
Il existe, en effet, un ennemi qui entend nous ébranler, nous faire perdre la lucidité la plus élémentaire. Il cherche à intimider en dressant à la ronde des obstacles imaginaires et en les grossissant à l’envi. C’est le moment de la réflexion et de la vaillance. De cette façon, on arrive à prendre à cœur les droits de Dieu. L’on passe alors d’une simple logique humaine à la logique divine.