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Qui suit les avis de chacun construit sa maison de travers.
Un frère dominicain pourrait dire que son fondateur était un grand prêcheur. Pourtant, aucune trace de sa prédication ne subsiste. De saint Dominique, les frères avaient retenu ses multiples façons de prier, élancé vers le Ciel ou prosterné sur le sol.
L’évangéliste Luc ne fait pas autre chose. De l’enseignement donné à ce peuple suspendu aux lèvres du Christ, pour qui écouter la parole de Dieu ne faisait qu’un avec le fait d’écouter le Seigneur Jésus, nous n’avons rien. Est-ce si étonnant ? Bien des choses avaient été dites et faites par Jésus mais que ce qui avait été mis par écrit, le cœur de son enseignement et de son action, l’ont été pour que nous croyons que Jésus est le Fils du Dieu vivant et qu’en croyant, nous ayons la vie en son nom. Si l’enseignement du Christ assis dans la barque s’assimile à celui des béatitudes et des paraboles, alors nous en connaissons l’essentiel. Par contre, une chose nouvelle s’accomplit : le miracle de la pêche.
Jésus prêche, Jésus accomplit des miracles. S’il s’était contenté de prêcher, il serait un sage, un philosophe peut-être à nos yeux. Mais il accomplit aussi des miracles. S’il s’était contenté de rendre la vue aux aveugles et l’ouïe aux sourds, il serait un médecin aux dons particuliers, un thaumaturge. Mais il expulse aussi des démons et fait venir les poissons dans le filet de Simon. Jésus n’est décidément pas seulement un rabbi, il est la Sagesse du Père. Il n’est pas seulement un guérisseur, il est Créateur et Sauveur, commandant sur la création visible et invisible. Simon n’avait pas tremblé lors de la guérison de sa belle-mère. En quelque sorte, cette guérison ne le concernait pas. Ici, Jésus le choisit comme bénéficiaire direct : là où son action était stérile, la vie a jailli. Et cette vie que Simon pressent divine est infiniment plus grande que sa vie toute entière. Et il entend à ses oreilles : « ne crains pas ! »
À notre tour, ne craignions pas !
De s’éloigner du tumulte de notre vie en ce jour par la prière, par un acte de foi, en présence de Jésus. De prendre le large avec Lui. De contempler, comme Simon, que Dieu est créateur et que, du néant, il fait sortir la vie ; que Dieu est rédempteur et que, du pécheur, il fait sortir un sauvé ; que Dieu est bienfaiteur et que, d’un pêcheur au filet, il fait sortir un pêcheur d’homme.
Que nous puissions répéter doucement : « Jésus, mon créateur, mon rédempteur, mon Bien ». Que nous puissions entendre à nos oreilles : « ne crains pas, avance au large et jette les filets de ton amour sur tous ceux qui t’entourent ».