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Par le chemin « plus tard » on arrive toujours à la place « Jamais »
Nous apprenons aujourd’hui que l’institution des douze est un don du Père, à la demande de Jésus. Nous constatons aussi que Jésus a voulu une Église hiérarchique : faite de disciples, parmi lesquels sont choisis des apôtres, à la tête desquels Jésus instituera bientôt un chef en la personne de Pierre. Quelle belle hiérarchie ! « Dieu aime l’ordre » disait Mère Yvonne-Aimée de Jésus (1901-1951, chanoinesse de Malestroit).
Aux Apôtres, Jésus confère la mission d’évangéliser et d’enseigner (Mc 16,15 ; Mt 28,19). Seul Maître, il fonde pourtant un magistère humain avec ces paroles stupéfiantes quand on y réfléchit : « qui vous écoute m’écoute » (Lc 10,16). Saint Pierre recevra cette mission à un titre spécial et supérieur : mais j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas. Toi donc, quand tu seras revenu, affermis tes frères (Lc 22,32). À eux seuls par conséquent, et à leurs successeurs le pape et les évêques, appartient le pouvoir d’enseigner. Quant à nous, laïques ou simples prêtres, nous constituons l’Église enseignée.
Aux apôtres de même, Jésus confère la mission de gouverner : apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé (Mt 28,20). Et une fois de plus, Pierre reçoit cette mission à un titre spécial : Sois le berger de mes agneaux … de mes brebis (Jn 21, 15-17). À eux seuls par conséquent appartient le gouvernement de l’Église, et à leurs successeurs le pape et les évêques. Cette vision n’est pas dans l’air du temps, mais il nous faut recevoir l’Église telle que Jésus l’a voulue et instituée, et non telle que nous la rêverions. Cela ne dispense pas la hiérarchie de l’Église de prendre conseil auprès de laïques, pas plus que cela ne légitime un usage discrétionnaire du pouvoir.
Mais à côté de la hiérarchie d’enseignement et de gouvernement, et plus importante qu’elle en définitive, existe la hiérarchie de la sainteté. Et au sommet de cette hiérarchie se trouve la Mère de Jésus. Et son nom, que nous fêtons aujourd’hui, est la plus beau après celui de Jésus. Citons donc pour conclure les lignes si connues mais inégalées de saint Bernard de Clairvaux :
O homme, qui te sens dériver dans cette marée du monde parmi les orages et les tempêtes, plutôt que marcher sur la terre ferme, ne détourne pas les yeux de l’éclat de cet astre, si tu ne veux pas sombrer dans la bourrasque. Quand se lève le vent des tentations, Quand tu es emporté vers les récifs de l’adversité,
Regarde l’étoile, appelle Marie !
Si tu es ballotté par les vagues de l’orgueil, de l’ambition, du dénigrement, de la jalousie,
Regarde l’étoile, appelle Marie !
Si la colère ou l’avarice ou les sortilèges de la chair secouent la nacelle de ton âme, Regarde vers Marie ! Si, tourmenté par l’immensité de tes crimes, Honteux des souillures de ta conscience, Terrorisé par l’horreur du jugement, Tu te laisses déjà happer par le gouffre de la tristesse, par l’abîme du désespoir, Pense à Marie ! Dans les périls, dans les angoisses, dans les situations critiques,
Pense à Marie, invoque Marie !
Que son nom ne quitte pas tes lèvres, Qu’il ne quitte pas ton cœur,
Et pour obtenir le suffrage de ses prières, ne néglige pas l’imitation de sa vie
Si tu la suis, point ne dévies ; Si tu la pries, point ne désespère ; Si tu penses à elle, point ne t’égares.
Si elle te tient, plus de chutes, Si elle te protège, plus de crainte, Si elle te guide, plus de fatigue.
Avec sa bienveillance, tu parviens au port, et ainsi tu expérimentes en toi-même ce qui fut dit à juste titre :
ET LE NOM DE LA VIERGE ETAIT MARIE