Résultat de la recherche
Dieu a extrêmement à coeur notre liberté. Il veut que nous soyons libres, il nous aime libres. Mais pourquoi Dieu aime-t-il notre liberté ? Parce qu'il voit en nous l'image de son Fils incarné qui a toujours librement adhéré au dessein du Père, qui a librement accepté un corps et s'est librement abaissé jusqu'à la mort sur la croix.
Quand il parle du mystère de la Croix, St Paul explique que si le monde avec toute sa sagesse n’a pu reconnaître Dieu, alors il a plu à Dieu de sauver les croyants par cette folie qu’est la proclamation de l’évangile. Et si les Juifs réclament des signes miraculeux et si les sages de la Grèce recherchent une sagesse, nous, nous proclamons un Messie crucifié ! Ainsi, l’évangile se trouve résumé dans la folie de la Croix. Aussi l’apôtre conclura-t-il par ces mots : Parmi vous, je n’ai rien voulu connaître d’autre que Jésus Christ et Jésus Christ crucifié.
De fait, à première vue, cela n’a rien d’attrayant. Mais si on prie et si l’on prend le temps de méditer, cela est tout simplement bouleversant. Tandis que l’immense majorité des hommes rejettent ce qui fait souffrir et considèrent comme mauvais et dangereux, signe de malédiction, tout ce qui leur fait du mal, voilà qu’à l’inverse, tandis qu’il pouvait jouir de tous les bienfaits de la terre, le Christ choisit délibérément la mort de la Croix.
Pourquoi donc ? Pourquoi est-il ainsi attiré vers ce qui est douloureux ? Non, ce n’est pas vers le mal qu’il est attiré, mais vers ce qui est cause de souffrance. Va-t-on le taxer de masochiste ? Aimer la souffrance pour la souffrance est une pathologie morbide qui doit être récusée. Alors qu’en est-il du Christ ?
En se penchant vers la souffrance, ce n’est pas elle que Jésus choisit mais celui qui est prisonnier de la souffrance. Or aucun homme, depuis Adam, n’échappe au pouvoir de la souffrance. Aussi, le Christ se tourne-t-il vers chacun de nous dont le visage et l’âme sont défigurés par la violence du péché au point de ne plus être aimables. Et lui seul sait que derrière cette image défigurée se trouve une autre image exceptionnellement belle qu’il vient restaurer. Voilà ce qui attire Jésus et que la souffrance cache. Voilà le voile de douleur, d’abjection, de mépris et de mort que le Christ va traverser pour nous faire paraître devant lui, en sa présence, saint et immaculés dans l’amour.
L’amour de Dieu est fait de chair et de sang, il est élevé plus haut que tout pour qu’on le voit de loin.
Ainsi nos calvaires, près de chez nous, dont nous devons prendre grand soin, comme nous prenons de soin de ceux qui souffrent, sinon leur souffrance n’aura plus aucun sens. Sans la croix, la souffrance est vaine et vide, avec la croix, elle resplendit du plus grand amour.
Historique de la fête de la Croix Glorieuse
À Pâques 622, l’empereur Héraclius décide de guerroyer contre les Perses afin de leur reprendre la relique de la sainte Croix, que le roi Chloroès avait emportée après s’être emparé de Jérusalem. La relique, jamais profanée par les Perses par crainte de représailles divines, fut triomphalement rapportée à Constantinople en 628. L’année suivante, Héraclius la rapporta à Jérusalem avec grande solennité. Ce sont ces deux événements qui sont fêtés aujourd’hui. Cette fête en Orient s’appelle Croix Glorieuse.
L’Église invite à adorer la Croix de Jésus, instrument de la Rédemption. Ce n’est qu’au 5ème siècle que l’on osera représenter Jésus sur la croix. Pourtant, toute la spiritualité chrétienne tourne autour de la croix. Saint Paul affirme : « Je ne veux rien savoir d’autre que Jésus crucifié. » Les chrétiens regardent la croix comme le signe de leur salut et de leur pardon.