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Ce qui m'intéresse, c'est la vie des hommes qui ont échoué car c'est le signe qu'ils ont essayé de se surpasser.
De l’évangile et de ses deux comparaisons, arrêtons-nous sur un point commun et une différence.
Le point commun c’est que le règne de Dieu ne tombe pas du ciel, comme venant de nulle part et comme par magie. Que ce soit par la graine ou le levain, Jésus nous propose le règne de Dieu comme quelque chose de concret et qui a sa propre autonomie. Mais il nécessite le travail de quelqu’un pour être déposé à l’endroit souhaité et au moment voulu. S’il se déploie dans nos vies c’est par le travail de Dieu lui-même c’est vrai, mais aussi parce que d’autres ont reçu cette semence, ce levain et l’ont enfoui dans la terre de notre cœur, dans notre pâte humaine. Si nous sommes habités, à notre tour, du désir que s’enracine et grandisse encore aujourd’hui le règne de Dieu dans le cœur des personnes de notre monde, nous devons à notre tour nous emparer de la graine ou de levain et les y déposer. C’est donc le point commun : le travail qu’il faut accomplir pour placer le règne de Dieu au cœur du monde.
La différence maintenant. Dans le premier cas, une fois semée, la graine devient, par elle-même, cet arbre accueillant aux oiseaux du ciel. Dans la seconde comparaison, si c’est le levain qui fait monter la pâte, le travail de la femme semble devoir être prolongé jusqu’à ce que la pâte tout entière ait levé. Remarquons que Jésus aurait pu souligner le travail du jardinier qui accompagnera la croissance de cette graine jusqu’à ce qu’elle devienne arbre. Jésus aurait aussi pu souligner, qu’une fois le levain dans la pâte, la femme n’avait qu’à patiemment attendre que celle-ci lève complètement.
La graine devient arbre par elle-même. Voici de quoi nous inviter à la chasteté dans nos relations humaines. Oui, nous souhaitons que le règne de Dieu grandisse en ceux vers qui il nous envoie et nous faisons notre part pour en déposer la semence. Mais nous ne devons pas nous en approprier la croissance. Nous devons apprendre à respecter l’œuvre de Dieu et l’itinéraire humain et spirituel de chacun sans vouloir prendre la main.
Le levain est enfoui jusqu’à ce que la pâte ait levé. Respecter le temps et la liberté de chacun ne signifie pas abandonner un travail à peine entamé. Être ouvrier du Royaume c’est accepter aussi de nous retrousser les manches pour pétrir la pâte où agit ce levain. L’ouvrier du règne de Dieu doit porter avec persévérance, opiniâtreté même, le travail du Royaume, aller jusqu’au bout de la tâche entreprise et qui sera toujours de longue haleine. Demandons-lui aujourd’hui aussi de nous faire ce don de la persévérance vers le but qu’il nous a fixés.