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Ce n'est pas la force qui accomplit de grandes choses mais la persévérance.
L’évangile d’aujourd’hui vient après la leçon d’humilité qu’est la parabole « du choix des places ». Ces « propos de table » de Jésus concernent des auditeurs différents et ont chacun un message propre. L’exhortation à la kénose qu’est l’invitation à prendre la dernière place, lue hier, est adressée à tous les invités, tandis que le passage d’aujourd’hui concerne le chef des pharisiens qui reçoit Jésus.
Après le choix de la dernière place, Jésus encourage à ne pas sélectionner ses invités. En effet, Il exhorte son hôte à convier à sa table des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles, autrement dit les exclus de la société. Est-ce encore raisonnable à notre époque ? Est-ce même imitable ? Avant tout, le Christ cherche à ouvrir les yeux de notre pharisien avant qu’il ne soit trop tard, avant la sévère parabole du riche et du pauvre Lazare.
Plus qu’une leçon sur la gratuité, voici, indirectement, un enseignement sur le Royaume des cieux où les pauvres, comme dans les béatitudes, sont rois. Pour avoir part au royaume, il est donc nécessaire d’être désintéressé. La récompense aura lieu à la résurrection, et elle sera divine, d’un « autre ordre » dirait Pascal, infiniment supérieure à ce que les hommes pourraient nous rendre.
Ton Père qui voit dans le secret te le rendra (Mt 6,4). Puisque les invités sont des « parias » et n’auront jamais de quoi nous rendre la pareille, Dieu en personne se considèrera comme notre débiteur au dernier jour. O divine magnanimité ! Bienheureux ceux qui donnent sans compter... sans attendre de récompense, du moins d’autre récompense que de savoir qu’ils font la volonté de Dieu (cf. prière scoute, dite de Saint Ignace) !
Non seulement le Seigneur annonce un renversement complet, qui s’élève sera abaissé..., mais la Sagesse incarnée invite à une générosité sans faille, voire invraisemblable. Pourquoi inviter tous ces exclus, sinon pour nous apprendre que nous n’avons rien d’autre à lui donner que notre pauvreté, puisque Dieu nous donne cela même que nous sommes.
Le but des paroles de Jésus n’est-il pas d’ajuster à l’espérance du Royaume des valeurs liées à une certaine mondanité, en nous aidant à résister au besoin d’immédiate gratification du moi ?
Que c’est difficile pour un riche d’entrer par la porte étroite qui ouvre sur le Royaume ! Que notre intérêt propre le cède toujours à la charité : voilà ce qui plaît à Dieu ! Une grâce à mendier chaque jour.