Résultat de la recherche
L'exemplarité n'est pas une façon d'influencer, c'est la seule.
Une nouvelle fois, les paroles de Jésus sont bien dures. Tout de même, le préférer à ses parents, à son conjoint, à ses enfants et même jusqu’à sa propre vie ! On a un peu envie de lui dire : « Seigneur, tu n’y vas pas un peu fort ? Ces amours sont quand même bien légitimes, non ? » Et c’est vrai. Il est normal d’aimer ses parents, sa famille. Il est sain de tenir à la vie. En réalité, ce n’est pas dans toutes les situations que nous serons appelés à choisir Dieu de manière si radicale. Bien mieux, c’est souvent à travers l’amour des nôtres que nous servirons Dieu. Pourtant, il y a des circonstances où il faudra s’arracher à ces attachements. C’est le cas, par exemple, lorsque les enfants confient régulièrement les petits-enfants aux grands-parents au point de les empêcher d’aller à la messe dominicale. Il faut parfois savoir dire non. C’est encore le cas lorsqu’il faut répondre à un appel à la vie religieuse ou sacerdotale et que papa et maman auraient aimé autre chose pour leur enfant…
Il y a aussi des cas où il vaut mieux obéir à Dieu qu’aux hommes, quand bien même il devrait nous en coûter la vie. C’est la situation des martyrs. Quand, par exemple, la vie humaine est en jeu, on ne peut tergiverser. Comme le rappelait notre pape François il y a peu, à Marseille, « on ne joue pas avec la vie. » Ce sont sans doute, en tous cas sous nos latitudes, des situations peu fréquentes mais qui doivent aussi nous aider à nous méfier d’une vie chrétienne minimaliste, préoccupée de son confort, ennemie de tout sacrifice. « Je vais à la messe si je n’ai rien d’autre à faire. Je rends un service si ça m’apporte une gratification… »
Oui, l’amour de Dieu est exigeant. C’est en cela qu’il est d’ailleurs un véritable amour. Dieu croit en nous et sait que nous valons mieux que bien des compromissions avec le mal. Pour autant, cela est bien exigeant. Les deux paraboles de ce texte nous invitent à prendre les moyens de nos ambitions. Quels sont-ils ? Il se résument en réalité à une seule chose : la grâce, la force même de Dieu, la puissance de son Esprit-Saint en nous. Sans cela, rien de bien solide en nous ! Cette grâce, c’est dans la prière et les sacrements que nous la trouvons. Ne pas prier, ne pas participer régulièrement à la messe, ne jamais se confesser, c’est comme prétendre qu’il suffit d’avoir une bonne réserve à pharmacie chez soi, sans prendre les médicaments ! Difficile de se soigner ainsi, n’est-ce pas ? Voilà pourquoi saint Alphonse de Liguori, avec les mots de son temps, ne cessait de répéter : « Celui qui prie se sauve certainement ; celui qui ne prie pas se damne indubitablement. »
Dieu attend beaucoup de nous, parce qu’il nous aime et parce qu’il veut que nous portions la lumière dans ce monde si souvent marqué par le mal. Il attend de nous l’héroïsme, souvent dans la monotonie du quotidien. A nous de lui demander cette fidélité. Comme l’écrivait saint Augustin : « Seigneur ordonne-moi ce que tu veux et donne-moi ce que tu m’ordonnes. »