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Les mots peuvent ressembler aux rayons X ; si l'on s'en sert convenablement, ils transpercent n'importe quoi.
L’évangile de la purification centre d’abord notre regard sur le Temple de Jérusalem. Rappelons-nous : l’esplanade du Temple était immense : 144 000 mètres carrés, soit tout de même neuf fois celle de la basilique Saint-Pierre de Rome. Chaque semaine, 300 prêtres et 450 lévites étaient désignés pour y officier.
Le Temple de Jérusalem était le centre de la vie religieuse et nationale, le cœur religieux d’Israël. Aux yeux de tout juif, il était le lieu sur la terre où Dieu a élu résidence et d’où le flot de sa bénédiction devait se déverser sur toutes les nations.
Aux abords, sur l’esplanade et jusqu’à l’intérieur, l’activité y était intense et le commerce bruyant ; les tractations encourageaient le trafic d’argent, surtout à l’approche de la Pâque en période de pèlerinage.
Il était devenu difficile de trouver dans la richesse qui s’étalait la trace de la beauté de Dieu qui se fait proche de son peuple, y compris dans la pauvreté, l’esclavage et l’exil : elle était plutôt au service de l’orgueil et du profit.
Aussi, l’action spectaculaire de Jésus n’est pas destinée à restaurer l’ordre, en remettant chacun à sa place – qui dedans, qui en dehors du Temple – car la colère de Jésus ne s’élève pas contre le désordre mais contre la profanation.
Écoutons jusqu’au bout le message de cet évangile qui ne porte pas sur le Temple mais sur Jésus lui-même et la Promesse qu’il accomplit. Le temple dont il nous parle, c’était son Corps.
Désormais, le lieu de la rencontre avec Dieu ne sera plus un endroit géographique où aller, un édifice pour exécuter des prescriptions, un monument dont les siècles auront raison, mais un Corps à habiter.
Nos églises de pierre ne sont donc pas les héritières directes du Temple de Jérusalem ; elles ne font que permettre au seul Temple, au Corps de Jésus, à l’église, de vivre et d’exprimer sa communion. Les pierres de ce Temple sont les pierres vivantes que nous sommes.
La liturgie de la Dédicace nous le confirme : il ne s’agit plus de célébrer des murs et d’offrir au Seigneur des maison que les hommes lui bâtissent. Celui qui construit la maison, c’est Dieu et Il nous y accueille pour toujours.
Par le baptême, chacun de nous est personnellement « dédicacé » : marqué et offert au Seigneur.
Retrouvons aujourd’hui avec reconnaissance la beauté de notre Château Intérieur :
« Il m’est avis que si j’avais compris, comme je le fais aujourd’hui, qu’en ce tout petit palais qu’est mon âme habite un si grand Roi, je ne l’aurais pas laissé si souvent seul. » (Thérèse d’Avila)