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Ce qu'il y a de plus horrible au monde, c'est la justice séparée de la charité.
Ces paroles qui nous plongent dans le discours de Jésus sur la venue du Fils de l’Homme demeurent bien énigmatiques pour nos pauvres intelligences. Cela nous invite sans cesse à chercher, à questionner, à prier, à creuser la Parole, à parcourir le chemin des Écritures et donc de la foi…
Comment comprendre le côté apparemment aléatoire, imprévisible, des évènements accompagnant le Jour du Fils de l’Homme, ce qui nous paraît scandaleux ? L’une sera prise, l’autre laissée. Pourquoi l’une et pas l’autre ? Pourquoi la mort tombe sans prévenir sur ceux qui mangent et boivent ?
Peut-être est-ce là une invitation à prendre conscience que nous nous leurrons quand nous croyons tout maîtriser de notre vie quotidienne, quand nous tombons dans la tentation de la vivre sans Dieu. Dieu est là, qui peut surgir à tout moment et bouleverser les choses, et nous ne connaissons pas grand-chose de sa volonté. Peut-être est-ce là une invitation à une dépossession, à un abandon à Dieu, à une abdication de notre volonté de domination et notre tentation de vivre sans Dieu (tout le sens du sabbat, le jour du Seigneur) ?
Et alors, finalement, derrière ce côté aléatoire apparaît une présence à Dieu dans la vie quotidienne qui peut être très variable. On mangeait, on buvait, on achetait, on vendait, on plantait, on bâtissait. Avec, ou sans Dieu ? Avec quoi dans le cœur ?
Souvenons-nous des deux larrons. À priori, l’un est pris, l’autre laissé. Et à cette occasion, l’évangile prend soin de lever le voile sur cette différence. L’un fait place au Seigneur et à sa miséricorde, l’autre se drape orgueilleusement dans son refus de croire et de reconnaître le Fils de Dieu. Extérieurement, ce sont les mêmes, deux bandits crucifiés. Intérieurement, les cœurs sont très différents.
Il n’y a rien de scandaleux, d’aléatoire, de vraiment imprévisible pour celui qui vit sans cesse dans la familiarité avec Dieu. Celui qui vit dans la vie divine, celui qui vit déjà plus dans le monde spirituel que dans le monde charnel, celui-là n’est surpris par rien. Il est prêt. Il vit, sa vie ordinaire, mais son cœur veille (cf. Ct 5, 2), il n’est pas enfermé dans un quotidien qui aveugle. Une vieille dame me disait l’autre jour : « il faut toujours avoir sa valise prête », pour dire qu’il fallait être toujours prêt à partir à l’appel du Seigneur pour le rejoindre.
L’âme sait où elle doit aller : vers Dieu. Elle le recherche sans cesse, elle a soif de son Seigneur, à chaque instant de la vie ordinaire. Où donc, Seigneur ? Non pas là où vont les vautours attirés par les victimes du Voleur, mais là où vont les anges, à l’odeur de ses parfums (cf. Ct, 1, 3).
C’est par le ciel qu’il faut être pris, et non par les choses de la terre.
Préparons nos valises spirituelles…