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Le chef est celui qui prend tout en charge. Il dit : « J'ai été battu ». Il ne dit pas : « Mes soldats ont été battus »
Les extraits de l’évangile de saint Luc de cette 33ème semaine du temps ordinaire évoquent les ultimes enseignements et gestes de Notre Seigneur Jésus Christ avant sa passion. La péricope d’aujourd’hui se situe juste après la troisième annonce de la passion, la plus précise. Elle est suivie de la conversion de Zachée (évangile de mardi) et enfin la dernière parabole sur l’avènement du Royaume (mercredi) qui est le parallèle de la parabole des talents en saint Matthieu entendue hier.
Jésus est sur le chemin de Jérusalem où il va vivre le mystère pascal. Depuis Jéricho, c’est une ascension de près de 1100m qui préfigure l’ascension que nous avons à faire vers la Jérusalem céleste. Pourtant il prend le temps de s’arrêter pour répondre à l’appel de l’aveugle, que saint Matthieu nous révèle être Bartimée. Il se soucie de tous, il a toujours le temps pour se pencher sur nos misères. La foule à l’inverse, en voulant faire taire l’aveugle, ne voulait pas que le Maître interrompe sa marche. Nous voyons déjà qu’elle ne comprend pas le dessein de Dieu. Elle s’imagine un Messie politique qui va manifester dans l’instant le royaume de Dieu (Lc 19,11). Elle peut représenter pour nous le monde post-moderne qui voudrait orienter l’œuvre du Rédempteur dans l’Église, au risque de faire taire le pauvre qui crie. Dans l’évangile, la foule est toujours en décalage. Elle n’est pas l’exemple à suivre. C’est à elle de suivre, de se mettre à la suite du Christ et devenir une foule de disciples.
Mais revenons à Bartimée. Comment sait-il que Jésus le Nazaréen est le « Fils de David » ? Certes, il a pu entendre parler des miracles que ce Jésus a déjà fait. Mais son cri révèle une connaissance supérieure, le don de la foi. C’est déjà la foi qui le fait interpeler Jésus, elle agit avant même qu’elle lui procure la guérison. Cette foi lui donne la force de passer outre la foule et lui fait crier « Fils de David, prends pitié de moi !». Ce cri nous le mettons sur nos lèvres à chaque messe : Kyrie eleison ! Il devient aussi une oraison jaculatoire tout au long du jour « Seigneur, prends pitié ». Demandons le don d’une foi vive pour dire ces mots du fond du cœur, et que sur nos lèvres, ils signifient toute la puissance que Dieu peut œuvrer pour nous.