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Hissons nos voiles et allons de l'avant ! Dieu fournit le vent. A l'homme de hisser la voile.
L’Évangile prévu pour ce lundi de la première semaine de l’Avent est centré, comme il se doit, sur le Christ et, plus ou moins directement, sur sa venue prochaine le jour de Noël. Le passage choisi nous présente un personnage qui compte parmi les plus célèbres du Nouveau Testament et certainement fort attachant : le Centurion. Quelqu’un qui est très présent dans notre vie ordinaire, puisque l’Église a repris une de ses phrases pour nous aider à bien préparer la communion à la messe : Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit, mais dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri (Mt 8, 8). Quelle humilité et quelle confiance ! Puissions-nous l’imiter, surtout chaque fois que nous nous approchons de la table de communion en participant à la messe.
Il s’agit certainement d’un des plus beaux actes de foi jamais prononcé par des lèvres humaines. Pourtant, notre commentaire va s’attarder non pas sur cette phrase, malgré sa force et sa portée, mais sur une remarque de l’évangéliste. Car il évoque directement la réaction du Seigneur lorsque le problème lui a été soumis : Je vais aller moi-même le guérir (Mt 8, 7). Bien entendu, nous devons lire ces mots du Seigneur dans leur contexte immédiat : la demande du Centurion et la réponse du Seigneur. Cela dit, rien ne nous empêche de leur donner un sens plus général, lié directement au mystère de l’Incarnation, donc à la grande fête de Noël. On peut légitimement penser que notre Seigneur nous dit , à nous aussi, qu’il vient lui-même nous guérir, c’est-à-dire nous racheter. Ne le confessons-nous pas dans le Crédo de Nicée-Constantinople, que nous récitons dans la messe ? : « Pour nous les hommes et pour notre salut il descendit du Ciel ».
Cela signifie que, comme pour tout dans notre vie chrétienne, nous pouvons donner à la formule (Je vais aller moi-même le guérir) un sens plus terre à terre, et de ce fait, plus quotidien, mais non moins intéressant. En effet, n’est-il pas vrai que malgré la grâce de Dieu que nous recevons et notre bonne volonté il nous arrive de commettre des fautes ou de ne pas tenir nos résolutions ? Par exemple, quelqu’un pourrait décider de ne pas prendre de sucre avec son thé ou son café, au petit déjeuner, pour marquer son esprit de pénitence, à titre donc d’expiation et de réparation. Eh bien, il n’est pas exclu, tant s’en faut, qu’un jour quelconque, il flanche et qu’il finisse par mettre un ou plusieurs morceaux de sucre dans son thé. Ou bien, que nous entretenions dans notre tête des pensées critiques sur les autres, assez négatives, au lieu d’essayer de les comprendre et, le cas échéant, de leur pardonner ou tout au moins de leur trouver des circonstance atténuantes.
N’étant pas très content de notre attitude, Dieu peut provoquer en nous un remords, une sorte de malaise spirituel. C’est un des moyens dont il se sert pour nous faire réagir. Forts des propos du Christ dans l’épisode d’aujourd’hui, nous pouvons demander sur le champ au Seigneur de « venir » lui-même et de nous guérir. Au lieu de nous laisser aller à la tristesse ou au découragement. Telle est la bonne attitude à adopter. N’oublions jamais que si le Seigneur est tout près de nous et que si rien n’échappe à son regard, il n’en profite pas pour nous accabler ou nous couvrir de reproches, mais pour nous encourager à lutter en nous faisant surtout comprendre qu’il en fait son affaire personnelle, lui qui possède un pouvoir infini. Il dit, à nous aussi, soyons-en certains : « Je vais venir moi-même te guérir, aie confiance en moi ».
Entre parenthèse, quelle disponibilité que la sienne ! Il est sûr et certain qu’il avait ses projets pour la journée. Or il n’a pas hésité une seconde à les modifier pour porter secours à cet homme admirable. Quelle différence par rapport à nous, qui avons vite fait de trouver d’excellentes excuses pour nous dérober devant des demandes concrètes que les autres peuvent nous adresser. C’est certainement une des grâces que nous devrions demander à notre Seigneur pendant ce temps de l’Avent et les grandes fêtes qui le suivent : Noël, la Sainte Famille, la Maternité divine de la Vierge Marie, l’Épiphanie, etc.
Pour retrouver le fil de notre commentaire et en guise de conclusion, essayons de solliciter plus souvent que nous ne le faisons l’aide puissante du Seigneur. Il est là, disponible, quoi que nous fassions et où que nous nous trouvions. Non seulement dans une église, dans le Tabernacle, mais partout, dans les transports, sur les routes, à la maison, sur le lieu de travail, etc. De plus, il saisit au vol nos demandes, si bien que point n’est besoin de se lancer dans des grandes considérations ou de formuler des phrases longues et, pour tout dire, plus ou moins compliquées. La plupart du temps, il suffit d’un mouvement du cœur, d’un regard adressé à un crucifix, ou à une icône de notre Mère (souvenons-nous de Cana) et le Seigneur nous fait vite comprendre qu’il va venir pour nous guérir. Car c’est bien de cela qu’il s’agit souvent : une véritable guérison, compte tenu du fait que nous n’avons pas suivi fidèlement ses enseignements.
J’ai évoqué Cana, le premier miracle du Christ, qui a eu lieu avant l’heure grâce à l’intervention maternelle de Marie, à qui Dieu ne peu rien refuser. Dès lors, il se peut que ce soit Elle et non pas directement son Fils qui nous dise « Je vais venir moi-même te guérir », comme toutes les bonnes mamans du monde savent si bien le faire.