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La vie est ton navire et non pas ta demeure.
Les scribes et les Pharisiens connaissaient les Écritures. Ils savaient que, selon Malachie, le dernier des prophètes, Élie devait venir avant le Messie, pour restaurer l’unité d’Israël : Voici que je vous envoie Élie, le prophète, avant que vienne mon Jour, grand et éclatant ; il ramènera le cœur des pères vers leurs enfants, et celui de enfants vers leurs pères (4, 5-6). Or Élie n’était pas venu. Cela disqualifiait donc Jésus.
Mais l’échange que rapporte saint Mathieu a lieu après la Transfiguration sur la montagne (Mt 17, 1-9), où les disciples avaient reconnu Élie près du Seigneur glorieux. Aussi, se souvenant de l’objection de la Synagogue, demandent-ils à Jésus : pourquoi les scribes et les Pharisiens disent-ils qu’Élie doit venir d’abord ? Est-il encore attendu ? Et sinon, pourquoi est-il venu après que tu te sois manifesté ? Pourquoi, pour si peu de témoins et si peu de temps ?
Jésus répond brièvement : la Synagogue a raison ; Élie viendra pour remettre toute chose à sa place : ce sera le rôle du prophète, préparé pour la fin des temps (Si 48, 10), de se présenter en personne, avant le second et définitif avènement du Messie, avant que ne vienne le Jour du jugement.
Mais, ajoute le Seigneur, Élie est déjà venu avant moi, non pas en personne (Cf. l’interrogation des envoyés du sanhédrin à Jean-Baptiste : Es-tu le prophète ? Il répondit : « Non » (Jn 1, 21), mais quelqu’un est venu avec l’esprit et la puissance d’Élie (Cantique de Zacharie Lc 1, 17), avec une mission et une fonction analogues. Et, de même que le prophète traqué par les sbires de la reine Jézabel (cf. 1 R 19, 2.10), il a été en butte à l’opposition, et a connu la persécution. Il est venu en réalisant les Écritures, mais ceux-là mêmes qui feignaient de l’attendre l’ont méconnu et ils lui ont fait tout ce qu’ils ont voulu.
Donc, sans que le nom du Précurseur n’ait été prononcé, les apôtres comprirent que c’était lui dont Jésus leur parlait.
Jésus est pédagogue. Il cherche à intéresser ses interlocuteurs aux mystères du Salut. Aux foules, il parle en paraboles. Au public plus initié de ses disciples, il ne donne pas de réponse toute faite. Il les met « sur la piste » en déclarant qu’Élie est déjà venu mais qu’il n’a pas été reconnu.
Et il précise que le même sort est réservé au Fils de l’homme. Autrement dit, la souffrance et la contradiction sont la destinée commune d’Élie, du Précurseur et du Messie. Elles font partie intégrante de l’économie de la Rédemption.
Cherchons, nous aussi, à pénétrer le sens des Écritures. Isaïe nous y encourage : Chaque matin, le Seigneur éveille mon oreille pour qu’en disciple, j’écoute (50, 4). Tous les jours, méditons une page de l’évangile pour préparer en nous le chemin du Seigneur et le tracer dans l’ordinaire de notre existence. Le temps de l’Avent est un « temps fort » : il sollicite fortement notre générosité pour nous faire sortir du sommeil du relativisme et de la tiédeur.
Alors, mettons-nous à l’école de Marie pour méditer avec Elle les enseignements et la vie du Seigneur, pour, avec Elle, attendre avec amour (2e préface de l’Avent) la naissance du Sauveur, afin que son exemple se fasse sève de notre croissance.