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Seul l'arbre qui a subi les assauts du vent est vraiment vigoureux, car c'est dans cette lutte que ses racines, mises à l'épreuve, se fortifient.
Au lendemain de Noël, alors que les estomacs sont barbouillés, les yeux bien cernés, mais l’âme encore résonnante de la grâce de la Nativité, la fête de saint Étienne, protomartyr de l’Église (le premier martyr), passe souvent inaperçue. Pourtant, elle place la fête de Noël dans sa vraie perspective. Si Noël est la fête de l’enfance, un temps fort familial que marque l’échange des cadeaux sous le regard du petit Jésus et de sa sainte Famille c’est aussi l’inauguration du mystère pascal du Christ.
Voilà pourquoi la liturgie de ce jour nous invite à contempler le martyre d’Étienne, que les Actes des Apôtres dans la première lecture décrivent à l’imitation de la mort du Christ en croix comme le manifestent les dernières paroles d’Étienne avant sa mort.
L’Évangile n’est pas en reste pour briser le climat d’espérance de Noël. Trahison familiale, détestation, flagellation et tribunaux. On est loin des anges dans nos campagnes, d’une douce nuit, des santons et des petits moutons de nos crèches. Mais n’est-ce pas de fait la réalité de notre monde et de nos sociétés ? La trêve des confiseurs n’est qu’une illusion. Le monde continue de se déchirer et de crucifier le Christ en piétinant la dignité humaine à tous les stades et statuts de la vie.
Que peut-il rester de consistant de Noël alors ? Jésus le dit dans notre évangile à ceux qui vivent dans et de son Esprit saint : la persévérance. Elle est la gardienne et la source de l’Espérance. Elle est la vraie grâce de Noël à demander, car en ce temps liturgique de la Nativité, nous n’accueillons pas tant dans nos vies ce que nous n’avions pas que nous réveillons ce que nous avions endormi et déterrons ce que nous avions enfoui, notre dignité d’enfant de Dieu.
« Nous qui sommes donc devenus justes par la foi, nous voici en paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ, lui qui nous a donné, par la foi, l’accès à cette grâce dans laquelle nous sommes établis ; et nous mettons notre fierté dans l’espérance d’avoir part à la gloire de Dieu. Bien plus, nous mettons notre fierté dans la détresse elle-même, puisque la détresse, nous le savons, produit la persévérance ; la persévérance produit la vertu éprouvée ; la vertu éprouvée produit l’espérance ; et l’espérance ne déçoit pas, puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné (Rom 5,1-5). »
Avec Noël, s’ouvre le temps de la persévérance.