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L'arête est la vengeance du poisson et la gueule de bois, la colère des raisins.
Alors que nous venons de célébrer l’anniversaire de la naissance selon la chair de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, la liturgie de ce 27 décembre nous fait faire un saut dans l’Évangile pour nous rendre présent au matin de la Résurrection, en compagnie de saint Pierre et du disciple bien-aimé, saint Jean, que nous fêtons aujourd’hui.
Ce passage de la crèche au tombeau nous rappelle l’union profonde de ces deux évènements : l’un appelant l’autre, Noël nous disposant à Pâques. En effet, pour glorieuse qu’elle soit, la fête de la naissance du Christ reste néanmoins subordonnée au Mystère de Pâques dont elle constitue les prémices. Saint Augustin nous enseigne que Noël est un anniversaire tandis que Pâques est le Mystère qui réalise efficacement le Salut.
La fête de saint Jean met donc sous nos yeux un parallèle entre la crèche et le tombeau vide. De même que les bergers qui ont reçu, à Noël, l’annonce de la Bonne Nouvelle qui doit être une grande joie pour tout le Peuple, de même, saint Pierre et saint Jean reçoivent de sainte Marie-Madeleine l’annonce de la Bonne Nouvelle de la Résurrection.
De même que les bergers quittèrent leurs champs – allons jusqu’à Bethléem pour voir ce qui est arrivé, l’événement que le Seigneur nous a fait connaitre (Lc 2, 16) – de même, l’annonce de la Résurrection mit les apôtres en mouvement pour se rendre au tombeau, pour voir de leurs yeux ce qui leur a été annoncé.
Après avoir vu, les bergers glorifiaient et louaient Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu ; après avoir vu, saint Jean crut : Il vit, et il crut (Jn 20, 8). Les bergers ne virent qu’un nouveau-né, emmailloté et couché dans une mangeoire, signe qui leur avait été donné par les Anges ; saint Jean ne vit que le tombeau vide, ce tombeau où il avait laissé le Corps inanimé de son Seigneur quelques jours plus tôt.
À la suite des bergers, dans la nuit de Noël, et de saint Jean, au matin de Pâques, nous aussi ayons assez d’humilité pour recevoir l’annonce de la Bonne Nouvelle de notre Salut. Si les bergers la reçoivent de la part d’un ange, et saint Jean de la part d’une sainte femme, pour nous, c’est de la Sainte Église que nous vient cette annonce.
À cette annonce, les bergers, comme saint Jean, se sont mis en mouvement : ils se sont hâtés d’aller voir ce qui leur a été annoncé. Que l’annonce de notre Salut ait un impact dans notre vie : elle ne doit pas être reçue comme quelque chose de lointain, mais elle doit être prise au sérieux, reçue avec cœur et avec le désir qu’elle pénètre toutes les dimensions de notre vie, sans remettre à un plus tard inconnu les démarches de conversion qu’elle induit.
Enfin, cette Bonne Nouvelle transforme la vie de ceux qui l’accueillent. De cette expérience, saint Jean se fera le témoin par sa vie et ses écrits. Puissions-nous, à sa prière, « saisir avec une intelligence éclairée la Parole qu’il a si bien fait retentir à nos oreilles » (Collecte).