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L'éternité c'est long. Surtout vers la fin.
Nous poursuivons aujourd’hui l’écoute de la présentation de Jésus au Temple commencée hier avec la rencontre de Syméon. Nous recevrons de nouveau cet évangile ce dimanche dans son ensemble.
Anne et Syméon sont tous deux d’un âge certain. Il est précisé qu’il avait reçu de l’Esprit Saint l’annonce qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ.
Pour Anne le choix est différent. Il est précisé qu’elle est femme prophète, autre manière pourtant de dire qu’elle vit docile à l’action de l’Esprit Saint, elle aussi. Je vous propose de mettre ce choix à profit pour rattacher Anne à l’action des femmes de l’Ancien Testament et notamment l’action prophétique. Sans avoir spécifiquement étudié la question, il me semble qu’il y a une note particulière apportée par les femmes bibliques.
Ces dernières mettent souvent en lumière la victoire du Seigneur qui agit avec puissance pour donner la victoire. Je pense au cri de victoire de Myriam après la traversé de la mer : Chantez pour le Seigneur ! Éclatante est sa gloire : il a jeté dans la mer cheval et cavalier ! (Ex 15,21) ; à Déborah au livre des juges, qui annonce à Baraq qu’il n’aura pas l’honneur de la victoire car c’est à une femme que le Seigneur abandonnera Sissera, chef de l’armée ennemie (Jg 4,9) ; Anne aussi dit la force du Seigneur dans un cantique affirmant notamment : la force ne rend pas l’homme vainqueur : les adversaires du Seigneur seront brisés (1S 2,9). Il y a encore Esther, qui, dans un grand péril, se remettra totalement au Seigneur pour le salut de son peuple en grand péril.
Alors que les prophètes sont aussi ceux qui avertissent de la part du Seigneur, ceux qui dénoncent les égarements du peuple, les figures féminines sont des figures de courage associées à l’œuvre de salut du Seigneur même dans la faiblesse.
Tout ceci ne peut-il pas nous inviter à porter notre regard sur la prophétesse Anne ? C’est une vieille femme qui passe sa vie proche du temple et tire sur la manche de tous ceux qui veulent bien l’écouter pour leur parler de l’enfant. Il y a là tous les ingrédients pour passer pour folle et ne pas être prise au sérieux, touot comme Anne, future mère de Samuel en prière devant le Seigneur : Éli pensa qu’elle était ivre (1 S 1,13).
Mais Anne est bien prophétesse et accueille le Sauveur qu’elle reconnaît alors qu’il n’est encore qu’un enfant. Nous aussi, demandons au Seigneur la grâce de voir son œuvre de salut même dans la faiblesse des signes ou des personnes qui nous apparaissent. Entraînons-nous peut-être à les reconnaître dans le regard que nous portons sur notre avenir personnel autant que celui de nos proches ou de notre monde. Le Seigneur continue d’apporter la délivrance à son peuple.