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C'est ce qui façonne les bonnes équipes : quand les gens sont intéressés par les différences de leurs coéquipiers
Ils restèrent fermement attachés à cette parole. À quelle parole Pierre, Jacques et Jean sont-ils restés attachés en descendant du mont de la Transfiguration ? Ils viennent d’être les témoins d’une manifestation de gloire qu’ils n’avaient sans doute pas imaginée lorsque, quelques versets plus haut dans l’évangile, Pierre avait affirmé de Jésus qu’il était le Christ. Quel contraste aussi avec l’étonnante prédiction de Jésus, aussitôt après la confession de foi de Pierre, lorsqu’il annonçait les souffrances de sa Passion à venir.
Mais à quoi restent-ils attachés ? Bien qu’ils ne comprenent pas tout – la réalité de la Résurrection leur échappe –, bien qu’ils aient été saisis de frayeur, Pierre, Jacques et Jean ne sont pas dupes : sur la montagne, il leur a été donné de voir quelque chose de la gloire du Christ. Ils ont eu sous les yeux un avant-goût de sa victoire au moment où ensemble, ils s’apprêtent à prendre la route vers une autre montagne, celle de Jérusalem. Les trois disciples sont tellement conscients de ce qu’ils ont vécu que, quelques pages plus loin, saint Marc nous montre Jacques et Jean, alors qu’ils approchent de la Ville sainte, intriguer auprès du Seigneur pour siéger, l’un à [sa] droite et l’autre à [sa] gauche, dans [sa] gloire (cf. Mc 10, 37), c’est-à-dire rien de moins que les places de Moïse et d’Élie. À quoi se sont-ils donc attachés ?
Les manifestations même les plus éclatantes du Seigneur, les montagnes spirituelles les plus élévées, nous restent dans le fond étrangères si nous ne gardons pas en ligne de mire la Passion, qui conduit Jésus du mont des Oliviers jusqu’au sommet du Golgotha. Les trois témoins de la Transfiguration étaient endormis à Gethsémani et absents au pied de la Croix, même Pierre qui prétendait pourtant être capable de mourir avec Jésus (cf. Mc 14, 31). Parce qu’ils n’avaient pas mesuré que la gloire du Christ passerait par la Passion, les disciples ne pouvaient non plus comprendre ce que voulait dire “ressusciter d’entre les morts”.
Même avec les meilleures intentions du monde, il est des images du Christ qui, si nous n’y prenons pas garde, peuvent devenir des illusions. Sur le chemin qui nous conduit chaque année vers la célébration de Pâques, jusqu’à ce que vienne notre Pâque définitive, le temps du Carême nous est donné pour œuvrer à la purification de notre cœur : Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu (Mt 5, 8). Renouvelons donc, en demandant la grâce de la pureté de cœur et de la droiture d’intention, notre ferme attachement à Celui qui est la Parole en personne, le Fils bien-aimé que le Père nous commande d’écouter et qui par le Mystère de sa Pâque sauve le monde entier.