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Ne crains pas d'avancer lentement. Crains seulement de t'arrêter.
Dans cet évangile, trois mots indissociables les uns des autres nous sont donnés à ruminer, à méditer et à vivre : la miséricorde, le pardon et la générosité. Ils nous révèlent l’attitude du Père à notre égard et l’attitude du disciple de Jésus à l’égard du prochain.
La miséricorde, écrit le Père Sesbouë, est comme « le sentiment de générosité qui jaillit dans un cœur devant la détresse. Dans la miséricorde, poursuit-il, il y a à la fois un sentiment d’amour, de bienveillance, d’aide, et le souci d’une action, d’une efficacité. » La miséricorde ne relève donc ni de la tolérance ni du relativisme, mais bien de l’amour du prochain qui va jusqu’au pardon. Elle est comme une corde d’amour qui nous sort de la misère du péché et du mal.
Pardonner, c’est donner par-delà, à travers ou par-dessus l’obstacle qui est fait au don. Il ne s’agit pas d’oubli ou d’amnistie, mais d’engagement, de persévérance et de fidélité dans le don fait à l’autre. Combien de fois dois-je pardonner ? demanda saint Pierre à Jésus (Mt 18,21). Nos pardons sont souvent bien limités, c’est une malheureuse réalité.
La générosité n’est pas la prodigalité, le gaspillage de ses biens ou la mise à mal irraisonné de soi ou des siens au profit d’autrui. Elle est l’élan naturel et social de la vertu de justice et le fruit surnaturel de la charité. Elle est l’œuvre du pardon et de la miséricorde.
Nous devinons bien que seul le Christ accomplit et réalise parfaitement la miséricorde, le pardon et la générosité. Mais le disciple est associé à la vie du Christ et en lui à l’amour du Père. Dès lors, il peut et doit réaliser l’injonction du Christ soyez miséricordieux comme votre Père. Il est intéressant de noter que la conjonction « comme » n’a pas dans le texte seulement un sens de comparaison, elle a aussi un sens d’origine. Ce n’est pas en étant miséricordieux que je me rapproche du Père ou que je m’identifie à Lui, c’est à l’inverse ma proximité et ma communion au Père qui me rendent et me font miséricordieux.
Comment prendre ce chemin ? L’Église met à notre disposition le sacrement du pardon et les fameuses œuvres de miséricorde corporelles et spirituelles : donner à manger à ceux qui ont faim, donner à boire à ceux qui ont soif, vêtir ceux qui sont nus, accueillir l’étranger, visiter les malades, visiter les prisonniers, ensevelir les morts, conseiller ceux qui sont dans le doute, enseigner aux ignorants, avertir les pécheurs, consoler les affligés, pardonner les offenses, supporter les personnes ennuyeuses, prier pour les vivants et les morts.
À moi de choisir mon chemin de miséricorde, de pardon et de générosité.