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Vous riez de moi parce que je suis différent. Moi je rie de vous parce que vous êtes tous pareil
Il y a peu de paraboles qui mettent en scène de manière aussi réaliste les personnages. Le contraste entre le riche et le pauvre est très fort. Le luxe et l'indifférence du riche ; la pathétique situation de Lazare, avec les chiens qui viennent lécher ses ulcères.
Lazare, le déshérité, se contente de la proximité du riche sans rien demander, sans exprimer de besoin. Mais il est dit au lecteur qu’il aurait bien voulu se rassasier de ce qui tombait de la table du riche.
Sous la table, avec les chiens, se trouve la place des marginalisés et des oubliés. C'est précisément cet endroit évoqué par la Cananéenne : les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres (Mt 15,27).
C'est le lieu des humbles, de ceux qui n’ont rien, ni privilège, ni droit. Un lieu où l’on pourrait tout de même profiter de ce qui tombe, se perd, ou se gaspille.
Là où la païenne a touché le cœur de Jésus, le riche a tardé, ratant ainsi la rencontre avec le Christ en la personne de Lazare. Car j'avais faim, et vous ne m'avez pas donné à manger ; j'avais soif, et vous ne m'avez pas donné à boire… (Mt 25,42).
Le pauvre, relégué sous la table, est élevé au rang de fils d'Abraham pour le banquet éternel. Cette parabole est réconfortante pour Lazare mais cinglante pour le riche, anonyme, pour que chacun puisse s'identifier.
Jésus éclaire l'existence de l'enfer et en décrit certaines caractéristiques : la douleur ressentie par nos sens – envoie Lazare tremper le bout de son doigt dans l’eau pour me rafraîchir la langue, car je souffre terriblement dans cette fournaise. (Lc 16,24) – et l'éternité : un grand abîme a été établi entre vous et nous (Lc 16,26).
Pour Jésus, l'enfer prolonge la vie terrestre avec un éloignement de Dieu et des autres, comme on l’était ici-bas.
C'est l'homme qui se condamne lui-même. La seule sanction est que la distance que le riche a instaurée entre lui, Dieu et les autres devient définitive.
Nous sommes donc libres de construire notre propre ciel ou notre propre enfer. Celui qui n'aime pas ici-bas s'exclut lui-même de ce banquet divin, réservé à ceux qui savent aimer.
N'attendons pas demain pour cultiver l'amour.
Si je faisais un acte de charité aujourd’hui ? Visiter une personne seule ou l’appeler, passer un temps gratuit avec mes enfants ou un de mes proches…
Cette parabole nous secoue comme un rappel à être plus responsables de nos vies. La mort est inéluctable. Il faut être prêt, car un jour nous serons jugés.
Puisse le Ciel être notre réconfort après avoir servi le Seigneur ici-bas, à travers nos actions envers nos frères et les pauvres.