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Pourquoi Jésus chasse-t-il les marchands du temple ? Quel est le sens de Son action ?
Le Catéchisme de l’Église Catholique distingue deux sens de l’Écriture : le sens littéral et le sens spirituel. Outre la réalité directement signifiée, un évènement ou une parole peut être le signe d’une réalité invisible pouvant se référer allégoriquement au Christ, ou bien à la conduite morale de l’homme, ou encore aux fins dernières.
Dans cet épisode bien connu de la purification du temple par Jésus, il est intéressant de constater que le sens littéral et le sens spirituel de l’évènement sont tous deux explicitement formulés.
Jésus ayant chassé les marchands du temple, les disciples interprètent littéralement l’évènement se rappelant qu’il est écrit : l’amour de ta maison fera mon tourment. En effet au moment de la fête de la Pâque juive, le temple de Jérusalem était le théâtre d’un juteux business. L’empire romain comptait alors environ sept millions de juifs, dont un certain nombre convergeait vers Jérusalem pour fêter la Pâque, achetant sur place les animaux des sacrifices rituels et surtout l’agneau de la Pâque. Le temple était ainsi devenu un instrument de profit, au détriment de la révérence due à la sainteté de la présence de Dieu.
Nos églises offrent-elles un spectacle plus édifiant ? Ne sont-elles pas trop souvent un espace de bavardage et de mondanité, aux dépens du recueillement devant la sainte présence de Dieu ? Récemment, alors que j’étais dans une église pour faire oraison, deux personnes – apparemment des bénévoles de la paroisse – sont restées une demi-heure dans le chœur à bavarder à voix très haute, sans apparemment avoir conscience de la sainte présence de Dieu à quelques mètres d’elles. Il est urgent de refaire de nos églises un lieu de dévotion, où la présence réelle de Dieu soit honorée. Dans cette perspective, le prêt systématique de l’église pour des manifestations d’ordre culturel ne risque-t-il pas de contribuer à désacraliser le lieu saint dans l’esprit des fidèles ?
Outre le sens littéral de l’action de Jésus, celle-ci a aussi valeur de signe : Jésus abolit le culte ancien en empêchant le sacrifice des agneaux de la Pâque juive, car le véritable agneau pascal c’est Lui-même, et l’unique et authentique sacrifice sera le Sien sur la croix. Le véritable temple de la présence de Dieu c’est Son corps, en qui habite la plénitude de la divinité. Les Juifs exigent de Jésus un signe pour authentifier cet acte prophétique, et Jésus répond par une annonce voilée de Sa mort et de Sa Résurrection.
Peut-être demandons-nous nous aussi parfois un signe à Dieu. Rappelons-nous que le signe principal et universel a déjà été donné : c’est le temple du corps de Notre Seigneur, abattu puis en trois jours relevé, sacrifice de la croix, scandale pour les Juifs et folie pour les païens, sacrifice unique actualisé à chaque messe pour nous permettre d’en recueillir les fruits salvifiques.