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Pour réformer l'Église, il faut lui être très fidèle
« Dois-je pardonner à mon frère de tout mon cœur ? »
La question ne se pose même pas, elle s’impose à nous comme une nécessité, si nous ne voulons pas finir comme le débiteur impitoyable, livré au bourreau, incapable de restituer le dû.
La question est plutôt : « comment réussir à pardonner à mon frère de tout mon cœur ? »
À vrai dire, ce n’est pas possible si je m’érige au centre du monde, dans un orgueil susceptible, à exiger tout ce que les autres me doivent.
C’est pourquoi le Carême nous invite à un juste « décentrement » : le centre du monde, c’est Dieu ! un Dieu qui serait en droit d’exiger de nous beaucoup plus que ce que nous sommes capables de donner. Le dilemme ne se résout que parce que Dieu est Amour, qu’il pardonne, qu’il me remet ma dette.
La révélation que nous en fait Jésus de la part de son Père devrait nous plonger dans une telle sidération ! Elle devrait surtout nous combler d’une telle reconnaissance qu’elle nous ferait voir toutes les offenses dont nous nous offusquons comme des broutilles, des peccadilles !
C’est comme un torrent immense de l’Amour de Dieu qui, reçu dans un cœur reconnaissant, ne peut que se déverser sur les débiteurs qui, à leur tour, pourront porter plus loin l’amour de Dieu.
Le Père Émile Shoufani, connu comme le « curé de Nazareth », qui s’est éteint le 18 février dernier, racontait comment sa vocation de prêtre au service de la paix en Terre Sainte s’était enracinée dans la foi profonde de sa grand-mère, qui avait pardonné aux Israéliens la mort de son mari et de son fils… On reste ébloui par l’exemple de cette femme, une simple paysanne, mais dont la foi avait porté un fruit si étonnant de sainteté.
Au milieu de tant de guerres et de violences, de divisions et d’offenses, n’est-ce pas de cette part de l’Évangile à la fois si concrète et si magnifique dont notre monde a tellement besoin ?