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Homme que tu es, prends pitié de l'homme, et Dieu prendra pitié de toi
Jésus expulse un démon. Il exerce son pouvoir de thaumaturge en allant à la racine du mal. Avec le péché, la mort est entrée dans le monde, avec ce qui l’accompagne, les maladies, la douleur et la souffrance.
Le péché, la rébellion contre Dieu, ce sont d’abord les démons qui l’ont perpétré, avec à leur tête Lucifer, le porteur de la lumière. Depuis, il a perdu de son éclat, a pris le nom de Satan, l’adversaire, et d’autres noms.
Un de ses autres titres, Beélzéboul, le prince des mouches, apparaît dans le passage évangélique. Les tentations qui nous assaillent si souvent sont comme les mouches qui viennent déranger la vache dans son pré. Il suffit aussi, pour comprendre ce nom, de penser aux mouches qui tournent autour de nous l’été, et à la gêne qu’elles nous occasionnent.
La distraction, la dispersion de ce qui est important, voilà ce que Satan cherche à obtenir. Une fois que nous ne regardons plus au bon endroit, il est plus facile de nous faire tomber.
Cette distraction, cette dispersion facilite la division, la perte de l’unité à tous les niveaux : biologique (maladies, mort) et spirituel (tiédeur, péché).
Dans l’évangile de Luc que nous commentons, Jésus répond à ses détracteurs précisément en terme d’unité. Il situe son combat sur ce terrain : il est l’homme fort qui vient restituer l’unité perdue, en vainquant celui qui l’a mise à mal.
Jésus termine avec une invitation : voulez-vous entrer dans ce combat avec moi ? Cette invitation est celle du Carême.
Le Pape François s’exprimait ainsi lors de l’Angélus d’un 1er dimanche de Carême, où l’évangile rapportait les 40 jours de Jésus au désert : « Jésus va au désert pour se préparer à sa mission dans le monde. Il n’a pas besoin de conversion, mais, en tant qu’homme, il doit passer par cette épreuve, (…) pour nous, pour nous donner la grâce de vaincre les tentations. Cette préparation consiste dans le combat contre le mal. Pour nous aussi, le carême est un temps de “ lutte ” spirituelle : nous sommes appelés à affronter le Malin par la prière pour être capables, avec l’aide de Dieu, de le vaincre dans notre vie quotidienne. Hélas, le mal est à l’œuvre dans notre existence et autour de nous, où se manifestent des violences, le refus de l’autre, des fermetures, des guerres, des injustices ».
La mi-carême approche. Ne baissons pas les bras, car Jésus compte sur nous pour reconquérir l’unité perdue, et pacifier le monde, que Beélzéboul a infesté de ses mouches !