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Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire.
La parabole du pharisien et du publicain se situe entre celle de la veuve importune et l'accueil des petits enfants par Jésus : la persévérance, l'humilité, l'intimité confiante. Trois situations comme un mode d'emploi de notre relation avec Dieu.
Il existe deux sortes de conversions, disait un prédicateur. La première est la conversion du serpent. Plusieurs fois par an, il quitte sa peau pour en arborer une toute neuve, toute brillante. A-t-il changé ? oui et non : il n'a renouvelé que son apparence.
Et puis il y a la conversion de la chenille, qui vit dans la chrysalide une métamorphose radicale : une renaissance de toute sa structure. Quand enfin la peau se craquelle, c'est un papillon qui apparaît, d'abord tout chiffonné, pour s'envoler vers le monde.
Bien sûr, le pharisien "qui se flatte d'être juste" ressemble au serpent. Il n'éprouve pas le besoin de changer profondément. D'ailleurs il ne demande rien à personne et si nous écoutons bien sa prière, il est seul avec lui-même : son interlocuteur, Dieu créateur du Ciel et de la terre, ne l'intéresse guère. Est-ce bien cela, prier : aller chez Dieu pour se regarder soi-même et se comparer ?
Il repart identique à lui-même, ou plutôt avec une nouvelle peau : l'illusion d'avoir fait son devoir de prière.
Le publicain ressemble au papillon. Il quitte le Temple "justifié", libéré, transformé de fond en comble.
Qu'a-t-il fait pour cela ? Il a parlé de lui… mais de lui à Dieu. Il l'a supplié : "Montre-toi favorable" – le même verbe que dans "Kyrie eleison".
Il sait visiblement à qui il s'adresse : il sait que Dieu est capable de se pencher sur lui malgré sa misère. Mieux : de le sortir de l'impasse où il s'est enfermé. Sa prière est à la fois confession du péché et affirmation de l'amour de Dieu, contrition et louange.
Il supplie Dieu d'agir selon ce qu'il aime faire : nous sauver gratuitement. Dieu ne résiste pas à une telle demande ! Ce publicain n'ose pas lever les yeux vers le Ciel, mais il obtient que le Ciel descende jusqu'à lui !
Jésus termine la parabole : "celui qui s'abaisse..." Comment ne pas le reconnaître et le contempler : Jésus, un homme qui est né pauvre, qui a pris la dernière place, un crucifié.
C'est pourquoi "il a été élevé", Dieu l'a exalté et Il viendra nous prendre avec lui.
Thérèse de l'Enfant Jésus le dit avec ses mots : "Ton petit oiseau restera sans forces et sans ailes, toujours il demeurera les yeux fixés sur toi. (…). Un jour, j'en ai l'espoir, Aigle Adoré, tu viendras chercher ton petit oiseau, et remontant avec lui au Foyer de l'Amour, tu le plongeras pour l'éternité dans le brûlant Abîme de Cet Amour."