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Il faut bien que je supporte deux ou trois chenilles si je veux connaître les papillons.
L’Évangile selon saint Jean nous présente tout au long du ministère public de Jésus des pièces de son procès. Chaque miracle déclenche une polémique qui sera utilisée « à charge » par les autorités juives le moment venu. Aujourd’hui l’accusation tourne autour d’une violation du shabbat, pilier de la tradition religieuse d’Israël. En chômant, comme Dieu au septième jour de La Création, le peuple juif ne se libère pas seulement des contingences matérielles, mais il dégage du temps pour « se souvenir des merveilles accomplies par son Dieu, Créateur et Sauveur » tout au long de son Histoire mouvementée. Pour autant le « souvenir juif » n’est pas évocation nostalgique d’un passé révolu mais ouverture sur un avenir encore plus radieux que les actes gracieux qu’il remémore.
C’est vers cet « à-venir » que l’évangéliste veut nous orienter. En nous précisant : Or, ce jour-là était un jour de shabbat [verset 9b] il fait plus que nous renseigner sur le moment où s’est déroulé le miracle. En effet, ce jour-là est une expression utilisée dans la Bible pour évoquer « la fin des temps » et la guérison des infirmes en est un des signes annonciateurs [Isaïe 35/4-6]. Ainsi, en ordonnant au paralytique de partir avec son grabat Jésus fait plus qu’enfreindre La Loi : Il révèle par cette guérison qu’avec Son Père, Il conduit la création à son ultime achèvement, vers cette « fin » où culminera le salut de Dieu. C’est ce qui va nourrir le débat entre Jésus et ses opposants durant tout le reste du chapitre 5 que je vous invite à prendre le temps de relire et méditer.
Revenons au miraculé. Lorsque Jésus le retrouve dans le Temple c’est précisément pour lui parler de son avenir : Te voilà guéri. Ne pèche plus, il pourrait t’arriver quelque chose de pire. Il serait faux de croire que Jésus établit ici un lien entre péché et maladie, Il rappelle seulement à l’ancien infirme que la santé qui lui a été rendue l’engage dans une « existence nouvelle ». Il en va de même pour nous. Le baptême nous a fait entrer dans une « vie nouvelle », celle des « enfants de Dieu », et le Carême nous est donné pour nous demander ce que nous en faisons.