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Il n'existe pas de meilleur exercice pour le cœur que de se pencher pour aider quelqu'un à se relever.
Qui ne s’étonne chaque année de célébrer en carême les solennités de l’Annonciation et de saint Joseph ? Pour l’annonce à Marie le temps de l’avent ne serait-il pas préférable ? Le 25 mars a été choisi par rapport à la date de Noël, neuf mois avant la naissance de Jésus. Quant à saint Joseph, la date du 19 mars est fortuite : on fêtait un martyr du même nom le 20 mars quand fut établie sa fête au 15ème siècle.
L’ange salue Joseph du titre de fils de David. C’est donc un homme « racé » que l’époux de Marie ; il a hérité des qualités ancestrales : « courage, générosité, un je ne sais quoi de fier et de solitaire qui complète sa grandeur d’âme » (Martelet). À la délicatesse de sentiments, il joint la noblesse du cœur, comme le révèle l’évangile : Joseph qui était un homme juste ne voulait pas dénoncer publiquement Marie. Pour Benoît XVI, le juste par excellence est l’homme bienheureux du psaume 1 « qui a ses racines dans les eaux vives de la Parole de Dieu ».
Comment Joseph affronte-t-il, en toute justice, le mystère de la conception virginale de Marie ? Quelle est la volonté de Dieu dans cette affaire ? Quel est son rôle ? Peut-il s’imposer, ne doit-il pas discrètement s’éclipser ? Drame de conscience ! Comment ne pas admirer la délicatesse d’âme de Joseph qui préfère s’effacer devant le mystère ; sans douter de Marie, il pense que cet enfant relève de Dieu seul. Aussi réagit-il comme les justes de la Bible quand Dieu intervient dans leur histoire : « comme Moïse ôtant ses sandales, comme Isaïe terrifié par l’apparition du Dieu trois fois saint, comme Élisabeth demandant pourquoi la mère de son Seigneur vient à elle, comme le centurion de l’évangile, comme Pierre enfin disant : « Éloignez-vous de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur » » explique X. Léon Dufour à la suite de saint Bernard.
Dieu communique alors en songe sa volonté à Joseph et l’éclaire sur le mystère inouï auquel il est partie prenante : Ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse : l’enfant qui est engendré (passivum divinum qui indique une action de Dieu) en elle vient de l’Esprit Saint.
Confions notre semaine sainte au « Patriarche du silence » et de la vie intérieure, figure du Christ obéissant jusqu’à la mort, le refrain des derniers jours saints. Avec lui « prenons Marie chez nous » à l’instar du disciple bien-aimé qui la reçut au pied de la croix : elle est le meilleur guide pour suivre Jésus en son mystère pascal.
Joseph justissime, obœdientissime, fidelissime, patientissime...ora pro nobis !