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Il vaut mieux mettre son cœur dans la prière sans trouver de paroles que de trouver de beaux mots sans y mettre son cœur
La liberté, c’est le grand cadeau fait par Dieu à ses créatures spirituelles, pour qu’elles soient à son image, pour qu’elles puissent répondre à son amour en aimant. Mais la blessure du péché originel rend cette liberté très difficile à retrouver, à préserver. Le carême nous est donné pour que nous puissions croître en liberté à travers toutes les œuvres bonnes auxquelles nous sommes conviés en ce temps de conversion et de préparation.
Rester dans une relation servile est souvent la tentation de l’homme. Pensons à la parabole du fils prodigue. Le fils cadet est tenté par une liberté qui le mène loin de son père dans une vie de débauche et ensuite misérable, puis finalement tenté par une relation servile, uniquement pour pourvoir manger. Le fils aîné est également resté enfermé dans une relation servile : il habite certes la maison du père, mais non pas comme un fils qui sait que tout ce qui est à moi est à toi (Lc 15, 31), plutôt comme un esclave qui sait qu’il partira un jour sans rien posséder.
L’esclave ne demeure pas pour toujours dans la maison ; le fils, lui y demeure pour toujours. Le fils sait donc que tout ce que possède le Père est à lui. Le Père nous appelle à demeurer chez lui, à demeurer en lui, pour que nous soyons vraiment des fils en recevant tout de lui : tout ce qui est à moi est à toi. Comme le Fils qui demeure dans le Père et le Père demeure en lui.
La vraie liberté, c’est de demeurer dans la maison du Père, et donc d’entrer dans l’union des volontés : ne vouloir que ce que veut le Père, pour que tout ce qui est à lui soit à nous. Non pas ma volonté mais ta volonté. Là se trouve la vraie joie, celle que donne la liberté des enfants de Dieu. Grâce et bonheur m’accompagnent tous les jours de ma vie, j’habiterai la maison du Seigneur pour la durée de mes jours (Ps 22, 6).
Cette vraie liberté, c’est de demeurer fidèle à la Parole pour connaître la vérité qui rend libre, afin que notre volonté ne fasse qu’un avec celle du Père. Si vous demeurez fidèles à ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; alors vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres.
Nous n’avons qu’un seul Père : c’est Dieu. Renouvelons notre choix d’habiter dans la maison du Père, en aimant le Fils qui nous fait devenir des fils. Renouvelons notre choix en renonçant à toute servilité due au péché, en renonçant à toute filiation avec le Père du mensonge, en continuant à mener avec persévérance le combat spirituel. Il pourrait être bon aujourd’hui de rendre grâce pour tout ce que le Père nous a partagé…