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L'amitié, c'est ce qui vient au cœur quand on fait ensemble des choses belles et difficiles.
L’antienne de l’Évangile nous donne la tonalité du jour : « Rejetez tous les crimes que vous avez commis, faites-vous un cœur nouveau et un esprit nouveau ».
Devant la scène que l’évangile nous propose nous voyons bien ce qui se joue : les terribles complots qui peuvent se faire dans le cœur humain et dans certains milieux de pouvoir. Des discussions dans un cercle guidé par la peur et l’envie, notamment la peur de perdre son pouvoir ou ses avantages, et qui font ourdir un complot, allant contre toute justice. Certains comme Nicodème, font figure de justes et auront assez de liberté pour ne pas se soumettre. D’autres comme Caïphe, font preuve d’un aveuglement terrible sous couvert de rechercher l’intérêt général. Si nous le laissons faire, tout le monde va croire en lui, et les Romains viendront détruire notre Lieu saint et notre nation.
Vous n’y comprenez rien vous ne voyez pas quel est votre intérêt : il vaut mieux qu’un seul homme meure pour le peuple, et que l’ensemble de la nation ne périsse pas. Ils veulent défendre le peuple contre les romains. Ils veulent éviter la destruction du peuple et du temps. Ils développent leur stratégie. Mais ils sont guidés par la peur. Ils cherchent leur intérêt au fond tout en disant que c’est l’intérêt général, qui s’accommode de massacrer un innocent pour sauvegarder la paix. On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs…
Pour retrouver la paix sociale, il faut mettre à mort le bouc émissaire. Selon René Girard, dans une société humaine, lorsque la pression est trop lourde, qu’il y des maux contre lesquels on est impuissant, cette tendance à désigner un coupable, pour que chacun puisse extérioriser le mal-être réalise comme une catharsis. Et à travers la violence contre ce coupable, la pression va baisser, et une forme de paix revient, bien qu’elle soit terriblement injuste.
Jésus va donner sa vie et rétablir la justice. Il ne cherche pas l’intérêt général du peuple d’Israël, mais le Bien Commun, qui passe par le respect de toutes les personnes : Il est venu pour donner le salut à toutes les nations. Jésus allait mourir pour la nation ; et ce n’était pas seulement pour la nation, c’était afin de rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés.
Il se donne librement. Ma vie personne ne la prend mais c’est moi qui la donne. Pourtant, les chefs des prêtres sont coupables d’un grand péché en complotant contre lui. Comme les membres de la foule, qui vont réclamer sa mort, comme d’un seul chœur. Seigneur, rend nous libre face à nos passions, aux foules et aux idéologies. Fais-nous un cœur nouveau, façonné par ton Esprit.
Que nous ne rejetions pas les impulsions de l’Esprit, mais que nous y soyons toujours plus dociles. Donne-nous de discerner et de poser nos choix non seulement en fonction de nos peurs, ou des biens que nous voulons garder jalousement, mais avec l’audace de la foi et de la charité.
Que la méditation de ce jour nous aide à rejeter les crimes, les injustices avec lesquelles nous nous accommodons parfois dans nos relations sociales.