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C'est la nuit qu'il est beau de croire à la lumière.
Le deuxième jour de ce saint Triduum nous mène au pied de la Croix. Comme chaque année, nous sommes invités à contempler le mystère de notre salut qui se réalise par l’acte d’amour suprême : la mort du Fils de Dieu.
Car oui, c’est bien le Verbe de Dieu fait chair qui meurt sur la Croix, celui-là même qui était avant toute chose et par qui toute chose subsiste (Col 1, 17). Méditons sur cette œuvre de Dieu qui change à tout jamais la face de la terre et l’histoire de l’humanité.
Tous les évènements de la Passion, lus aujourd’hui dans l’Évangile de Saint Jean, nous mènent inexorablement – ils nous attirent, pourrait-on dire – vers le Calvaire avec notre Seigneur.
En effet, ce sacrifice de la Croix ne nous est pas extérieur. Bien au contraire, il nous concerne tous individuellement et à chaque instant. Pourquoi ? Parce que c’est à cause de notre péché que Jésus est mis à mort et que c’est par cette mort que nous sommes guéris.
À mort ! À mort ! Crucifie-le ! Ce cri est déchirant. Mais n’est-ce pas le nôtre chaque fois que nous péchons, chaque fois que nous considérons Dieu comme un obstacle à nos ambitions, à notre confort ou à notre amour-propre ? Le péché constitue une injustice profonde vis-à-vis de Dieu. Les impropères, que nous chanterons ce soir à l’office de la Passion, placent dans la bouche de Dieu comme un cri d’injustice : « Moi, je t'ai par ma toute-puissance exalté : toi, tu m'as pendu au gibet de la croix. Ô mon peuple, que t’ai-je fait ? En quoi t’ai-je contristé ? Réponds-moi ! »
Mais cette même Croix, qui est le signe de l’injustice absolue contre Dieu, devient par le mystère merveilleux de la Providence celui de son amour miséricordieux. Paradoxe de la Croix qui nous accuse et qui nous sauve ! Je n’ai perdu aucun de ceux que tu m’as donné. C’est pour nous les hommes que le Christ souffre sa Passion. Lui qui est sans péché, subit jusqu’à l’extrême les conséquences du péché afin de devenir cause de notre salut. En nous unissant à la Croix du Christ, nous nous unissons à sa victoire triomphale sur le péché et la mort. Aussi l’Église nous invite-t-elle aujourd’hui à adorer la Croix qui « a porté le salut du monde ».
Pour nous qui n’avons pas mérité un tel sacrifice, quelle grâce de pouvoir compatir aux souffrances de notre Maître et Seigneur, de nous y unir et de les apaiser par nos prières et nos privations en ce saint jour. Si nous ne nous sommes pas encore confessés, ne manquons pas de profiter des bienfaits de la miséricorde que le Christ a sollicitée pour nous : Père, pardonne-leur.
Nos voix se taisent devant un tel mystère. Laissons-nous porter par la liturgie de l’Église pour que, débordants comme Elle d’amour pour notre Sauveur et emplis de componction, nous levions les yeux vers celui que nous avons transpercé.