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La Chrétienté enseigne aux hommes que l'amour vaut plus que l'intelligence.
Hier s’est levé le soleil de Pâques, et la vie a définitivement triomphé. La création tout entière exulte : elle veut le proclamer ! La terre gronde, et les êtres célestes mêmes s’en mêlent ; voici qu’un ange déchire le ciel, tel l’éclair, afin d’annoncer à deux femmes la Bonne Nouvelle : Jésus, le Crucifié, est ressuscité d’entre les morts, et c’est en Galilée que les disciples le verront (cf. Mt 28, 5-7).
Face à pareille agitation du cosmos, la crainte se fait la réaction la plus naturelle. Celle-ci est d’ailleurs partagée, tant par Marie Madeleine et l’autre Marie, mère de Jacques, que par les soldats présents sur les lieux et chargés de surveiller le sépulcre. Une différence notable distingue néanmoins ceux-ci de celles-là : la foi en Notre Seigneur et ses promesses. Ainsi, tandis que les soldats demeurent prisonniers de leur crainte primitive – ils sont comme morts (Mt 28, 4) –, les deux femmes se révèlent remplies d’une grande joie (Mt 28, 8).
Oui, elle est remarquable la foi des deux Marie. Aux mots de l’ange, sans tarder, elles quittèrent le tombeau […] et elles coururent porter la nouvelle à ses disciples (Mt 28, 8). Rien d’étonnant à ce que le Christ leur apparaisse avant de se manifester aux Onze : elles n’ont jamais cessé de le suivre, même après sa mort. Ces femmes le voient, parce qu’elles ont cru en Lui ; leur espérance a rendu leur cœur disponible à sa venue. Aussi se jettent-elles à ses pieds par pur amour.
Le Seigneur Jésus ne fait que leur répéter le message de l’ange, comme pour rappeler l’essentiel de la tâche qui leur est confiée : Soyez sans crainte (Mt 28, 10). Autrement dit : « Vous qui avez cru et espéré en moi, n’ayez pas peur ! Allez annoncer ma venue dans la joie ! » La mission ne s’accomplit guère autrement. Oh ! certes, il ne s’agit pas d’une joie artificielle, construite de faux-semblants et de sourires obligés. La joie authentique est une grâce et, à ce titre, elle ne peut provenir de nous-mêmes ; elle est la conséquence surnaturelle d’une amitié fidèle, sincère et profonde avec Notre Seigneur Jésus-Christ.
Les deux Marie n’ont pas douté de l’apparition du Ressuscité, elles se mettent aussitôt en chemin (Mt 28, 11). En effet, la foi produit en nous un mouvement vital, elle nous défend de rester immobiles. À l’inverse, le refus de la foi nous empêche de voir l’action de Dieu et de nous en réjouir – il nous pétrifie. Partant, l’âme qui rejette la foi se détourne de son Créateur, se prive de l’union à Lui et semble tout doucement s’éteindre ; son tort n’est point de ne pas s’aplatir devant la majesté divine, mais bien de nier sa qualité d’enfant aimé du Père. Comme les soldats, une telle âme est prête à répandre, contre espèce sonnante et trébuchante, le mensonge du vraisemblable au détriment de la vérité de l’Évangile.
À l’exemple des deux femmes qui se rendirent au sépulcre pour demeurer auprès du Seigneur, allons, nous aussi, trouver refuge à ses côtés. Le Tabernacle abrite sa Présence réelle permanente : ce n’est pas un mort que nous y rencontrerons, mais la Vie elle-même. Alors, précipitons-nous-y pour Lui dire et redire cette prière du fond de notre cœur, avec foi, espérance et amour : Devant ta face, débordement de joie ! À ta droite, éternité de délices ! (Ps 15, 11)