Résultat de la recherche
Passer à la télévision est le rêve de tous les m'as-tu-vu qui, à tort ou à raison, s'imaginent avoir quelques choses à communiquer aux autres
Pendant l'octave de Pâques, lors de l'envoi à la fin de la messe, nous répétons par deux fois Alleluia. La reprise de cette invocation à la louange de Dieu n'est pas l'expression d'une joie mièvre. Elle veut nous dire : Ouvre les yeux ; pince-toi et rends-toi compte que Jésus, par sa mort et sa résurrection, t'a ouvert les portes de la vie vraie : il t'a libéré du joug du péché ; il t'a fait renaître pour demeurer en lui à jamais.
Les exercices du Carême nous ont permis de sonder de plus près nos fragilités. Sans doute nous habitent-elles toujours, peu ou prou, car « la victoire de Pâques » ne nous a pas rendu subitement meilleurs, comme par un coup de baguette magique.
Mais le Christ mon espérance est ressuscité. Il (me) précède sur la route de la vie (Séquence À la Victime pascale). Nous avons été arrachés au pouvoir de Satan. Chacun de nous est la conquête de Jésus ressuscité. Saint Paul en témoigne : c'est moi, mais ce n'est plus moi ; c'est le Christ qui vit en moi ; telle est la nouveauté chrétienne : elle incorpore la résurrection à l'intérieur du temps. Notre foi en est stimulée. Cherchons donc les choses d'en haut (Col 3, 1), désirons avec ardeur les dons les meilleurs (1 Co 12, 31),
Marie-Madeleine nous en donne un exemple fort : elle a constaté la mort de Jésus : elle était là lors de la descente de croix ; elle a assisté à la mise au tombeau ; elle a vu la pierre rouler sur son entrée, et la pose des scellés. Néanmoins, de grand matin, avant que les ténèbres fussent dissipées, la voilà sur le chemin. Soucieuse du sort du corps du Seigneur, elle veut terminer de l 'embaumer, même sans savoir comment y parvenir. Considéré de l'extérieur, son comportement semble encore plus déraisonnable que celui des saintes femmes, ses compagnes. Car, après avoir, selon l'indication de l'Ange, averti les disciples, elle revient au sépulcre. Puis, une fois Pierre et Jean, repartis, elle reste là, tout en pleurs. Elle n'éprouve aucun effroi face aux deux anges qu'elle aperçoit : elle est inattentive à leur présence. D'ailleurs, ce sont eux qui, les premiers, lui adressent la parole. Sa réponse est presque indirecte, comme si elle se parlait à elle-même : On a enlevé mon Seigneur... Il n'y a au monde qu'elle et Lui ; le reste ne compte pas : elle ne peut être sans Jésus, sans son Jésus qui partage avec elle une même unité de cœur. Aussi ne peut-il se dérober à tant d'amour : il se rend présent...
La fidélité de Marie-Madeleine dans ces circonstances incertaines nous encourage à la persévérance. Un moine du désert en expliquait le secret à travers une anecdote champêtre : « Il en va comme d'un chien qui court après un lièvre, en aboyant. L'entendant aboyer, le voyant courir, beaucoup de chiens se mettent à le suivre. Mais seul, le premier voit le lièvre. Les autres courent parce que le premier court. Aussi s'arrêtent-ils bientôt, sauf celui qui a le lièvre devant les yeux et qui continue, jusqu'à ce qu'il le rejoigne ». De même, seul celui qui a les yeux sur le Seigneur sait vraiment qui il suit et pourquoi cela vaut la peine de poursuivre. Sa persévérance est récompensée car Jésus se laisse alors trouver, et lui communique le pouvoir de vivre dans la force de la résurrection.
La Pâque est la fête du passage. Elle a été figurée dans l'Ancienne Alliance, notamment par le passage de la mer Rouge. Il nous faut passer avec le Christ et lui permettre de libérer la puissance de bien et d'amour qui nous habite ; accepter que l'Esprit Saint – premier fruit de la Croix – forme en chacun de nous un « homme nouveau », l'homme en lutte contre la mort sécrétée constamment par le péché.
Selon la Tradition, c'est à Marie, sa très sainte Mère, que Jésus ressuscité apparut en premier. Dans le Regina caeli quotidien, réjouissons-nous avec elle et prions-la de nous porter spirituellement en elle, comme elle l'a fait physiquement pour son fils premier-né.