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Si tu n'arrives pas à penser, marche. Si tu penses trop, marche. Si tu penses mal, marche encore
Ce récit d’une pêche fabuleuse après la Résurrection s’ajoute-t-il aux sept miracles johanniques du ministère public de Jésus ? Même dirigée du rivage par Jésus, cette pêche n’est pas un huitième signe, une action du Christ seul, pour Jean, mais un acte de son Église.
Voici donc sept disciples dans un bateau ; ils ont suivi Simon-Pierre, c’est son nom de chair et son nom de grâce, qui suscite leur élan pour aller pêcher. Après la Résurrection, ils ont rejoint leur Galilée natale, la contrée de leur jeunesse et de leur premier métier. Il y avait là ensemble, et nous voyons pour la première fois à l’œuvre cette communauté miniature —déjà universelle : le chiffre 7 — de l’Église sous la responsabilité de Pierre. Après une longue nuit infructueuse, ils reviennent bredouilles ; tant d’efforts pour rien !
Le jour se lève déjà, c’est l’heure du salut : Jésus ressuscité se tient sur le rivage, mais, comme Marie-Madeleine et les disciples d’Emmaüs, ils ne reconnaissent ni sa silhouette, ni sa voix à sa question : les enfants, auriez-vous quelque chose à manger ? Penauds, ils répondent non ; Jésus les invite alors à jeter le filet à droite de la barque. Comment aurions-nous réagi si nous avions été avec eux dans la barque ? Peut-être aurions-nous mis en avant l’épuisement du labeur nocturne pour n’avoir pas à jeter une fois de plus le filet, au risque d’essuyer un nouvel échec ? Les sept sont dociles, « braves » … et c’est la pêche de leur vie !
Jean l’intuitif comprend alors : c’est le Seigneur ! et Pierre, l’impulsif, nullement retenu par le boulet de sa trahison, déjà pardonnée par un regard de Jésus et une apparition personnelle, se jette à l’eau pour rejoindre le Maître bien-aimé ; puis il revient aider ses frères à tirer le filet du miracle jusqu’au rivage. Le mystère plane : personne n’ose lui demander une confirmation de son identité. Puis c’est le repas de communion où le Ressuscité leur sert le poisson qu’il a préparé, en y ajoutant de leur prise.
Sans moi, vous ne pouvez rien faire… Je suis avec vous jusqu’à la fin du monde. Rien, désormais, ne se fera plus qu’avec la présence du Seigneur et sa parole. Et, rappelons-nous en sans cesse, le filet ne s’est pas rompu ; la tunique sans couture de Jésus, l’Église, ne sera jamais déchirée, même par ses pires adversaires : telle est notre espérance pascale.