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La vraie générosité envers l'avenir consiste à tout donner au présent.
Dans un pays africain, un père de famille donna à chacun de ses grands enfants une paille du faisceau d’un balai et leur demanda de le casser. Puis il leur demanda de briser les fibres épaisses étroitement serrées du cœur du balai : ils ne purent. Il leur dit alors : si vous restez unis, vous serez inattaquables ; mais, si vous vous divisez, vous vous romprez.
Tel est aussi le sens de la prière sacerdotale du Seigneur, lors de la dernière Cène : en dépit des circonstances dramatiques du moment, il ne pense qu’à notre avenir et notre bien : avec des accents de tendresse maternelle, il prie pour que nous restions unis entre nous et à lui, et il demande à son Père de se porter caution de son désir : que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi.
Si Jésus insiste à ce point, c’est qu’il sait que les meilleurs se laissent tenter par l’esprit de chapelle et la discorde. Le PGCD en effet n’est pas seulement une notion arithmétique (plus grand commun diviseur), c’est surtout une personne maléfique : diabolos, le diable, celui qui sépare et désunit.
La division la plus douloureusement ressentie par le Christ est celle des chrétiens : passions idéologiques, rivalités d’intérêts… Elle émaille, dès ses premiers temps, l’histoire de l’Église : judaïsants, rigorisme moral, gnose primitive et syncrétisme religieux... D’ailleurs, que reste-t-il des communautés d’Asie mineure fondées par saint Paul et ses compagnons au prix de tant de difficultés et de souffrances ? Et de l’Église de Carthage, si florissante entre le IVe et le VIIe siècle ?
L’unité est le signe de crédibilité du Christ ; elle constitue les lettres de créance des chrétiens : Voyez comme ils s’aiment ! C’est le cri d’étonnement des adversaires de l’évangile rapporté par Tertullien ; « ils s’aiment avant de se connaître », c’est le témoignage du païen Cæcilius dans l’Octavius de Minutius Felix (Père apologiste du IIIe siècle).
L’ambition de Jésus semble démesurée : réconcilier l’Humanité pour la présenter à son Père : Que l’amour dont tu m’as aimé soit en en eux ! Ce souhait ne serait-il qu’un bel idéal ?
Non, à condition d’être réalistes ; et de commencer par faire l’unité en nous-mêmes : entre le faire et le dire, entre l’être et le paraître ; bref, être chrétien de la tête aux pieds : autrement dit, cohérent dans la semaine avec ce que l’on professe le dimanche à la messe. Ensuite, prier le divin Paraclet, puissance de Dieu et onction spirituelle qui fortifie et unifie notre homme intérieur. Enfin, invoquer la Vierge, refuge des pécheurs, secours des chrétiens et de ceux dont la foi est faible ou qui sont loin.
Cœur très doux de Marie, prépare-nous (à nous tous) un chemin sûr !