Homélie du pape François à la chapelle Sainte Marthe � 18 avril 2020

Homélie du pape François à la chapelle Sainte Marthe � 18 avril 2020

Hier, j'ai reçu une lettre d'une religieuse, qui travaille comme traductrice en langue des signes pour les sourds-muets, et elle m'a parlé des difficultés des aides-soignants, des infirmières, et des médecins dans leur travail avec les patients porteurs de handicap et qui ont le Covid-19. Prions pour ceux qui sont au service de ces personnes aux capacités nombreuses mais différentes des nôtres.

 

Les chefs, les anciens, et les scribes, constatant l’assurance de Pierre et de Jean, et se rendant compte que c’était des hommes sans culture et de simples particuliers, étaient surpris. Ils étaient surpris par leur assurance, un mot très important devenu une caractéristique des prédicateurs chrétiens, même dans le livre des Actes des Apôtres. Assurance, franchise, courage, un mot d’origine grecque qui signifie tout dire, et le dire clairement. Ils ont vu cette franchise, ce courage, cette assurance et ils n'ont pas compris.

L’assurance. Le courage et l’assurance avec lesquels les premiers apôtres prêchaient... Les Actes des Apôtres par exemple, en parlent souvent : Paul et Barnabé essayaient d'expliquer le mystère de Jésus aux Juifs avec courage et prêchaient l'Évangile avec assurance.

Il y a un verset que j'aime beaucoup dans la Lettre aux Hébreux, quand son auteur se rend compte que quelque chose ne va pas dans la communauté, une certaine tiédeur, que les chrétiens deviennent tièdes. Et il dit ceci : Souvenez-vous de ces premiers jours où vous veniez de recevoir la lumière du Christ : vous avez soutenu alors le dur combat des souffrances (…) Ne perdez pas votre assurance ; grâce à elle, vous serez largement récompensés. Retrouvez votre assurance, le courage chrétien pour aller de l'avant. Tu ne peux pas être chrétien sans cette assurance ; sinon tu n’es pas un bon chrétien. Si tu n’as pas le courage d’expliquer ce que tu penses, si tu composes avec des idéologies ou de la casuistique, il te manque cette assurance, ce style chrétien, la liberté de parler et de tout dire. Le courage.

On voit également que les chefs des prêtres, les anciens et les scribes sont victimes de cette assurance, car ils sont coincés et ne savent pas quoi faire. Constatant l’assurance de Pierre et de Jean, et se rendant compte que c’était des hommes sans culture et de simples particuliers, ils étaient surpris ; d’autre part, ils reconnaissaient en eux ceux qui étaient avec Jésus. Mais comme ils voyaient, debout avec eux, l’homme qui avait été guéri, ils ne trouvaient rien à redire. Au lieu d'accepter la vérité, tout simplement, ils ont fermé leur cœur et ont cherché la voie diplomatique, le compromis : Qu’allons-nous faire de ces gens-là ? Il est notoire, en effet, qu’ils ont opéré un miracle (…) ; pour en limiter la diffusion dans le peuple, nous allons les menacer afin qu’ils ne parlent plus à personne en ce nom-là. En réalité, ils sont acculés précisément par l’assurance des apôtres et ils ne savent pas comment s'en sortir. Il ne leur vient pas à l'esprit de penser : “Et si tout cela était vrai ?” Leur cœur était déjà fermé, il était dur, corrompu. C'est un drame : la puissance du Saint-Esprit qui se manifeste dans l’assurance de la prédication, dans cette folie de la prédication, ne peut pas entrer dans les cœurs corrompus. Faisons donc attention : pécheurs certes, jamais corrompus. Méfiez-vous de cette corruption qui se manifeste de tant de façons...

Ils étaient coincés et ne savaient pas quoi dire. Et finalement, ils ont trouvé un compromis : leur faire peur, les menacer, en leur enjoignant de ne plus parler ni enseigner au nom de Jésus : partez en paix, mais ne parlez pas au nom de Jésus, n'enseignez pas. Nous connaissons Pierre, qui n’avait pas été particulièrement courageux, et avait lâchement renié Jésus. Mais que se passe-t-il maintenant : est-il juste devant Dieu de vous écouter, plutôt que d’écouter Dieu ? À vous de juger. Quant à nous, il nous est impossible de nous taire sur ce que nous avons vu et entendu. Mais d'où lui vient ce courage, lui qui avait été lâche et avait renié le Seigneur ? Que s'est-il passé dans le cœur de cet homme ? Le don de l'Esprit Saint : l’assurance, le courage et la franchise sont des dons, une grâce donnée par l'Esprit Saint le jour de la Pentecôte. Juste après avoir reçu le Saint-Esprit, ils sont partis prêcher, avec courage, ce qui était nouveau pour eux. C'est cela la cohérence, le signe du chrétien ; le vrai chrétien est courageux, il dit toute la vérité parce qu'il est cohérent.

C'est cette cohérence que le Seigneur leur demande avant de monter au Ciel : il leur reprocha leur manque de foi et la dureté de leurs cœurs parce qu’ils n’avaient pas cru ceux qui l’avaient contemplé ressuscité. Puis il leur dit : « Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile à toute la création. Soyez courageux, n'ayez pas peur. Je vous cite à nouveau la Lettre aux hébreux :  Ne perdez pas votre assurance ; grâce à elle, vous serez largement récompensés. Ne perdez pas ce don de l’Esprit-Saint. La mission naît précisément d'ici, de ce don qui nous rend courageux, remplis d’assurance pour proclamer la parole.

Que le Seigneur nous aide être toujours courageux. Pas imprudents : non, non. Courageux. Le courage chrétien est toujours prudent, mais c'est du courage.

Communion spirituelle

Je me prosterne à tes pieds, ô mon Jésus, et je t'offre le repentir de mon cœur contrit qui s’abaisse dans son néant et en ta sainte présence. Je T’adore dans le sacrement de ton Amour. Je désire te recevoir dans la pauvre demeure que t’offre mon cœur. Dans l'attente du bonheur de la communion sacramentelle, je veux Te posséder en Esprit. Viens à moi, ô mon Jésus, et que je vienne à Toi. Que ton amour enflamme tout mon être, pendant ma vie et au moment de la mort. Je crois en Toi, j'espère en Toi, je T'aime. Amen.