Homélie du pape François à la chapelle Sainte Marthe � 9 avril 2020
Prions aujourd'hui pour les dirigeants, pour les scientifiques et pour les politiques qui commencé à réfléchir sur l’après-pandémie, sur cet "après" qui a déjà commencé : qu'ils trouvent la bonne voie, pour le bien des gens et des populations.
L'Évangile d'aujourd'hui nous présente un choix, un choix de tous les jours, un choix humain mais qui existe depuis ce jour-là : le choix entre la joie et l'espoir de la résurrection de Jésus et la nostalgie du tombeau.
Les femmes quittèrent le tombeau, et elles coururent porter la nouvelle : Dieu commence toujours par les femmes, toujours. Elles ouvrent la voie. Elles ne doutent pas : elles savent, elles l'ont vu, elles l'ont touché. Elles ont également vu le tombeau vide. C’est vrai que les disciples n’arrivaient pas à croire et ils ont pensé : "Ces femmes ont peut-être un peu trop d’imagination"... Oui, ils avaient des doutes. Mais elles, elles étaient sûres, et grâce à elles la nouvelle est parvenue aujourd'hui jusqu'à nous : Jésus est ressuscité, il est vivant parmi nous. Et puis il y a l'autre aspect : le tombeau vide dans lequel il vaut mieux ne pas vivre. Ce tombeau vide est une vraie source de problèmes, ce qui explique la décision de cacher cette vérité. Et l’on en revient au même point : si on ne sert pas Dieu, qui est le Seigneur, on sert l'autre dieu, le dieu argent. Rappelons-nous ce que Jésus a dit : ce sont deux maîtres, Dieu et l’argent. Et on ne peut les servir tous les deux. Alors, pour masquer cette évidence, cette réalité, les prêtres, les docteurs de la loi choisissent l'autre voie, celle de leur maître, l'argent, et ils ont payé : ils ont acheté le silence, le silence des soldats. L’un des centurions avait pourtant reconnu, à la mort de Jésus : Vraiment, cet homme était Fils de Dieu ! Mais ces pauvres soldats ne comprennent pas, leur vie est en jeu... et ils sont allés voir les prêtres, les docteurs de la loi, qui ont payé : ils ont acheté le silence, et ceci, chers frères et sœurs, n'est pas un accommodement : c'est de la pure corruption, de la corruption à l’état pur. Si tu ne reconnais pas Jésus-Christ comme Seigneur, demande-toi pourquoi : n’y aurait-il pas un tombeau scellé ou de la corruption ? C’est vrai que de nombreuses personnes ne reconnaissent pas Jésus parce qu'elles ne le connaissent pas, parce que nous ne l'avons pas annoncé de manière cohérente, et alors c'est de notre faute. Mais lorsque devant une évidence nous prenons une autre route, c'est la route du diable, c'est la route de la corruption. On paie et on se tait.
Même aujourd'hui, dans l’éventualité de la fin prochaine de cette pandémie – espérons que ce soit pour bientôt –, il y ce même choix : soit nous miserons sur la vie, sur la résurrection des peuples, soit nous miserons sur le maître argent : et nous retournerons dans le tombeau de la faim, de l'esclavage, des guerres, des fabricants d'armes, des enfants non scolarisés ... Tout cela est un tombeau.
Que le Seigneur, que ce soit dans notre vie personnelle ou dans notre vie sociale, nous aide toujours à choisir l'annonce de la résurrection : une annonce qui ouvre sur l’horizon, toujours, et nous pousse à choisir le bien des personnes. Et à ne jamais tomber dans le tombeau du dieu-argent.
Prière pour la communion spirituelle :
Mon Jésus, je crois que tu es vraiment présent dans le Saint-Sacrement de l'autel. Je T'aime par-dessus tout et Te désire dans mon âme. Puisque je ne peux pas Te recevoir maintenant sacramentellement, viens au moins spirituellement dans mon cœur. Comme Tu es déjà venu, je T'embrasse et en toutes choses je m’unis à Toi. Ne permets que je me sépare de Toi.