Homélie du pape François à Sainte Marthe � 1 avril 2020

Homélie du pape François à Sainte Marthe � 1 avril 2020

J’aimerais prier aujourd'hui pour tous ceux qui travaillent dans les médias, dans tous les domaines qui permettent de créer du lien et qui permettent aux gens de ne pas rester isolés ; et pour l'éducation des enfants et leur formation, afin de les aider à supporter cette période de confinement.

 

L'Église nous fait écouter ces jours-ci le chapitre huit de saint Jean, qui nous rapporte une vive discussion entre Jésus et les docteurs de la Loi. Chacun s’efforce de prouver son identité. Jean nous fait entrer dans cette discussion afin de clarifier aussi bien l’identité de Jésus que celle des docteurs de la Loi. Jésus les place devant leurs contradictions, et ils ne trouvent finalement pas d'autre issue que l'insulte : Nous ne sommes pas nés de la prostitution ! Nous n’avons qu’un seul Père : c’est Dieu. C'est l'une des pages les plus tristes, c'est un blasphème, ils insultent Notre-Dame.

Mais en parlant d'identité, Jésus s’adresse aux Juifs qui avaient cru, il les conseille : Si vous demeurez fidèles à ma parole, vous êtes vraiment mes disciples. Nous retrouvons cette expression si chère au Seigneur qu'il la répètera plusieurs fois, notamment au cours de la Cène : “demeurer”. Demeurez en moi. Demeurer “dans” le Seigneur. Il ne dit pas : "Étudiez bien, réfléchissez à ce que vous allez dire" : il considère que cela va de soi. Il va à l’essentiel, à ce qui met la vie en danger si on ne le fait pas : demeurer. Demeurez fidèles à ma parole. Et ceux qui restent fidèles la parole de Jésus assument ainsi leur identité chrétienne. Vous êtes vraiment mes disciples. L'identité chrétienne n'est pas un document qui certifie "je suis chrétien", ni une carte d'identité : non. C'est le fait d’être disciple. Toi, si tu demeures dans le Seigneur, dans la Parole du Seigneur, dans la vie du Seigneur, tu seras un disciple. Si tu ne demeures pas en Jésus, tu auras simplement de la sympathie pour la doctrine, tu seras certes quelqu’un qui suit Jésus en faisant beaucoup de bien, en étant une bonne personne, avec de belles valeurs, mais ce n’est qu’en étant disciple que l’on possède la véritable identité du chrétien.

Et c'est le fait d'être disciple qui rend libre : le disciple est un homme libre parce qu'il demeure dans le Seigneur. Demeurer dans le Seigneur signifie se laisser guider par l'Esprit Saint. C’est parce que le disciple se laisse guider par l'Esprit qu’il est à la fois dans la tradition et dans la nouveauté, c'est un homme libre. Un homme libre. Il ne dépend jamais, dans sa vie chrétienne, des idéologies, des doctrines, des doctrines qui peuvent être objet de discussion ... :  il demeure dans le Seigneur, c'est l'Esprit qui l’inspire. Lorsque nous chantons l'Esprit Saint, nous disons qu'il est un “hôte très doux de l'âme” (cf. Veni, Sancte Spiritus) qu’il habite en nous. Mais cela n’est vrai que si nous demeurons dans le Seigneur.

Je demande au Seigneur de nous donner cette sagesse de demeurer en Lui et de nous introduire dans cette familiarité avec l'Esprit : l'Esprit Saint nous donne la liberté. C’est cela l'onction. Celui qui demeure dans le Seigneur est un disciple, et le disciple est oint, oint par l'Esprit, il a reçu l'onction de l'Esprit qui lui permet d’avancer. C'est le chemin de la liberté et de la vie que Jésus nous montre. Et la condition du disciple est l'onction que reçoivent ceux qui demeurent dans le Seigneur.

Que le Seigneur nous le fasse comprendre, car ce n'est pas facile : les docteurs de la Loi ne l'avaient pas compris, car on ne peut le comprendre simplement avec des raisonnements. Cette sagesse de l'onction du Saint-Esprit qui fait de nous des disciples, on ne la comprend qu’avec la raison et avec le cœur.

 

Prière pour la communion spirituelle :

Je me prosterne à tes pieds, ô mon Jésus, et je t'offre le repentir de mon cœur contrit qui s’abaisse dans son néant et en ta sainte présence. Je T’adore dans le sacrement de ton Amour. Je désire te recevoir dans la pauvre demeure que t’offre mon cœur. Dans l'attente du bonheur de la communion sacramentelle, je veux Te posséder en Esprit. Viens à moi, ô mon Jésus, et que je vienne à Toi. Que ton amour enflamme tout mon être, pendant ma vie et au moment de la mort. Je crois en Toi, j'espère en Toi, je T'aime. Amen.