Sensibilité ou sensiblerie ?

Sensibilité ou sensiblerie ?

Rappelons-nous cette petite fille en train de regarder un dessin animé dans la voiture, et filmée par ses parents. Elle est complètement bouleversée en écoutant l'histoire de l'héroïne, et pleure à chaudes larmes. Qui ne voudrait pas la prendre dans ses bras pour la réconforter tant elle est mignonne ?

L'expression de nos émotions est quelque chose de naturel, et chacun de nous est plus ou moins démonstratif. Mais nous ne devons pas oublier que dans notre vie, il y a deux pièces qui ne s'emboîtent pas, ou pas souvent : la tête et le sentiment.

     A la lumière de la foi, notre intelligence nous montre pleinement, non seulement le chemin, mais la différence entre les parcours, héroïque ou stupide, que l'on peut y faire. Elle nous place devant la grandeur et la beauté divine des entreprises que la Trinité confie à nos mains. Le sentiment, en revanche, s'attache à tout ce que nous méprisons, et même quand nous le considèrons comme méprisable. C'est comme si mille bêtises guettaient la moindre occasion. Et aussitôt que, par fatigue physique ou par perte de la vision surnaturelle, notre pauvre volonté s'affaiblit, ces petitesses s'accumulent, s'agitent dans notre imagination jusqu'à former une montagne qui nous opprime et nous décourage : les difficultés du travail ; la résistance à obéir ; le manque de moyens ; les feux de bengale d'une vie facile ; de petites et de grandes tentations pas très glorieuses ; des poussées de sensiblerie ; la fatigue ; le goût amer de la médiocrité spirituelle... Et, parfois aussi, la peur : la peur, parce que nous savons que Dieu veut que nous soyons saint et que tu nous ne le sommes pas.

 Allez... Nous n'avons que trop de "raisons" pour regarder en arrière, et il nous manque l'audace pour répondre à la grâce qu'Il nous accorde, parce qu'Il nous a appelé pour être un autre Christ, "ipse Christus!" (le Christ lui-même). C'est notre vocation de chrétien, de baptisé. Nous avons oublié l'avertissement de Notre Seigneur à l'Apôtre : "ma grâce te suffit!". C'est une confirmation que, si nous le voulons, nous le pouvons.

Courage ! Et bon week-end ! 

Edgar, Carpe Deum