Et l�unité dans tout ça ?
Difficile d’échapper, par les temps qui courent, à des discussions familiales ou entre amis sur les sujets actuels que sont le Covid, la vaccination, le passe sanitaire, le Pape, les évêques, et j’en passe. Et que d’avis contradictoires et de divisions au sein d’une famille ou d’un groupe d’amis ! Chacun, chacune, pourrait raconter et continuer à discuter, presque sans fin.
Pour ceux d’entre vous qui ont fait du grec ou qui savent le lire, je vous recopie un verbe que vous n’aurez pas trop de mal à identifier : διαβολλειν…, qui veut dire « diviser ». Eh oui, le diable est le grand diviseur ! Et cela devrait nous faire réfléchir à l’heure de donner – souvent trop facilement – une opinion dont nous ne sommes même pas sûrs, bien souvent, qu’elle soit fondée.
À l’inverse nous avons cette parole du Christ : Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé (…). Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un, afin que le monde sache que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé. Bien sûr, l’unité dont parle le Seigneur se réfère à l’unité dans la doctrine, mais aussi à l’unité entre nous les chrétiens.
Dans l’Église, nous savons bien à quel point l’unité est importante : que ce soit au sein de la paroisse, du diocèse, d’une association caritative, d’une communauté religieuse... Il est inévitable bien sûr qu’il y ait parfois des désaccords, mais il revient à chacun de tout faire pour les résoudre et assurer une meilleure compréhension et une meilleure ambiance dans le groupe.
Apprenons par conséquent à être des instruments d’unité. Notre monde en a bien besoin ! Que chacun et chacune ait sa propre opinion, qu’il nous revient d’étayer avec des arguments qui ne soient pas une parole en l’air, et que chacun respecte l’opinion contraire pour ne pas se déchirer sur des sujets qui, tout compte fait, n’en valent pas la peine.
C’est un exemple bien concret que chaque chrétien doit s’efforcer de donner pour que tous apprennent à faire de même, en particulier ceux qui ne sont pas dans l’Église, et nous aident à construire le monde de demain.
Un moyen bien concret pour y arriver et ne pas faire le jeu du diable, consiste à étudier les sujets dont on parle, à lire les textes originaux au lieu de se contenter de regarder le dernier écran, le dernier Tweet, etc. Un conseil particulièrement valable pour tout ce qui concerne notre Église et notre Pape : ne nous contentons pas des phrases qui commencent par « il paraît que… » ou tout autre expression analogue, allons sur les sites officiels du Vatican ou de la Conférence des évêques, et demandons à ceux qui savent et en qui nous avons confiance. Nous ferons alors un vrai travail d’unité que le Seigneur récompensera en nous donnant une paix profonde et durable.
Je me souviens d’un pèlerin de Lourdes qui, me croisant sur l’esplanade, m’avait remis une image de la Vierge « Mater unitatis », Mère de l’unité. Ce rôle merveilleux qu’a sans aucun doute joué la Vierge Marie en allant chercher les apôtres dispersés après la crucifixion pour mieux attendre la Résurrection de Jésus, elle le jouera sans aucun doute pour nous aider à trouver et à solidifier cette unité que nous perdons trop facilement.
Abbé Gérard Thieux, conseiller spirituel de Carpe Deum