Bref, j'ai relancé ma vie spirituelle
Le pape François vient de commencer une série de catéchèses sur les vices et les vertus. Cela peut nous sembler utile, mais peut-être que l'on se dit : "c'est un peu lourd son truc. Les vices, les vertus, c'est du passé !"
Alors pour nous aider à faire le lien entre les vices, les vertus, et notre vie spirituelle, voici cette vidéo tournée par la Frassateam...
Ce sont des jeunes charmants et dynamiques qui se réunissent régulièrement pour prier et qui postent des vidéos humoristiques. Regardez celle-ci : une parodie de Bref, la mini-série de Canal + qui est depuis quelques temps un phénomène incontournable du petit écran. Celle-ci parle de vie spirituelle.
Le Seigneur peut en effet se servir de tout pour nous mener jusqu'à Lui, y compris d'une rencontre ... attractive. Il nous connait et sait donc, tout en respectant notre liberté, comment nous toucher.
Regardez la vidéo... et ensuite, je vous propose de lire la première audience du pape consacrée au combat spirituel. Je pense qu'après cette vidéo, on ne lira plus le texte du pape de la même façon...
Le combat spirituel
Aujourd’hui, je voudrais introduire un cycle de catéchèses sur le thème des vices et des vertus. Et nous pouvons commencer dès le début de la Bible, là où le livre de la Genèse, à travers le récit des premiers parents, présente la dynamique du mal et de la tentation. Pensons au Paradis terrestre. Dans le cadre idyllique représenté par le jardin d’Eden, apparaît un personnage qui devient le symbole de la tentation: le serpent, ce personnage qui séduit. Le serpent est un animal insidieux: il se déplace lentement, en rampant sur le sol, et parfois on ne remarque même pas sa présence car il est silencieux et il réussit à bien se fondre dans l’environnement ; c'est surtout pour cette raison qu'il est dangereux.
Lorsqu’il commence à dialoguer avec Adam et Eve, il démontre aussi d’être un dialecticien raffiné. Il commence comme on le fait dans les commérages méchants, avec une question malicieuse: «Il dit à la femme: Alors, Dieu a dit: Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin?» (Gn 3, 1). La phrase est fausse: en réalité, Dieu avait offert à l’homme et à la femme tous les fruits du jardin, sauf ceux d’un arbre précis: l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Cette interdiction ne vise pas à interdire à l’homme l’usage de la raison, comme on l’interprète parfois à tort, mais c’est une mesure de sagesse. Comme pour dire: reconnais la limite, ne te sens pas maître de tout, car l’orgueil est le commencement de tous les maux. Le récit dit que Dieu place les premiers parents comme seigneurs et gardiens de la Création, mais il veut les préserver de la présomption de domination, de se faire maîtres du bien et du mal. C'est une très mauvaise tentation, même aujourd’hui, c’est le piège le plus dangereux pour le cœur humain, contre lequel nous devons nous prémunir chaque jour.
Comme nous le savons, Adam et Eve n’ont pas réussi à résister à la tentation du serpent. L’idée d’un Dieu pas tout à fait bon, qui voulait les maintenir soumis, s’est insinuée dans leur esprit: de là s’est produit l’effondrement de tout. Rapidement, les progéniteurs ont compris que, de même que l'amour est en soi une récompense, le mal est aussi en soi une punition. Ils n'auront pas besoin des châtiments de Dieu pour se rendre compte qu'ils ont mal agi : ce sont leurs propres actes qui feront voler en éclats le monde d'harmonie dans lequel ils vivaient jusqu'alors. Ils pensaient devenir comme des dieux, et ils se rendent compte qu'ils sont nus, et qu'ils ont aussi si peur : car lorsque l'orgueil a pénétré le cœur, personne ne peut plus se protéger de la seule créature terrestre capable de concevoir le mal, c'est-à-dire l'homme.
A travers ces récits, la Bible nous explique que le mal ne commence pas chez l’homme de façon éclatante, quand un acte est déjà manifeste, mais bien avant, lorsqu’on commence à s’entretenir avec lui, à le bercer dans l’imagination et dans les pensées, finissant par être pris dans ses flatteries. Le meurtre d’Abel n’a pas commencé avec une pierre lancée, mais avec le ressentiment que Caïn a malheureusement conservé, le laissant devenir un monstre au-dedans de lui. Là aussi, sont vaines, les recommandations de Dieu : «le péché est accroupi à ta porte. Il est à l’affût, mais tu dois le dominer» (Gn 4,7).
Avec le diable, chers frères et sœurs, on ne dialogue pas. Jamais! On ne doit jamais discuter. Jésus n’a jamais dialogué avec le diable; il l’a chassé. Quand il a été tenté dans le désert, il n’a pas répondu par le dialogue; il a simplement répondu avec les paroles de la Sainte Ecriture, avec la Parole de Dieu. Faites attention: le diable est un séducteur. Ne dialoguez jamais avec lui, car il est plus malin que nous tous et il nous le fera payer. Quand vient une tentation, ne dialoguez jamais. Fermez la porte, fermez la fenêtre, fermez votre cœur. Et ainsi, nous nous défendons de cette séduction, car le diable est astucieux, il est intelligent. Il a essayé de tenter Jésus avec des citations bibliques! Il s'est présenté comme un grand théologien. On ne dialogue pas avec le diable. Vous avez bien compris cela? Faites attention. On ne dialogue pas avec le diable et on ne doit pas s’attarder avec la tentation, on ne dialogue pas. Quand vient la tentation: fermons la porte. Gardons notre cœur. Il est capable de déguiser le mal sous un masque invisible de bien. C'est pourquoi il faut toujours être sur le qui-vive, fermer immédiatement la moindre faille lorsqu'il tente de nous pénétrer. Des gens sont tombés dans des dépendances qu'ils n'arrivaient plus à surmonter (drogue, alcoolisme, jeu) simplement parce qu'ils avaient sous-estimé un risque. Ces personnes se croyaient fortes dans un combat facile, et au contraire, elles sont devenues la proie d'un ennemi très puissant. Lorsque le mal s'enracine en nous, il prend alors le nom de vice, et c'est une mauvaise herbe difficile à éradiquer. On ne réussit qu'au prix d'un travail acharné.
Il faut être gardien de son propre cœur. Et pour cela, nous ne dialoguons pas avec le diable. C'est la recommandation que nous trouvons chez différents pères du désert : des hommes qui ont quitté le monde pour vivre dans la prière et la charité fraternelle. Le désert, disaient-ils, est un lieu qui nous épargne quelques batailles : celle des yeux, celle de la langue et celle des oreilles, il ne reste qu'une dernière bataille, la plus difficile de toutes, celle du cœur. Face à chaque pensée et à chaque désir qui naît dans l'esprit et dans le cœur, le chrétien agit en gardien avisé, et l'interroge pour savoir de quel côté il vient : de Dieu ou de son Adversaire. S’il vient de Dieu, il faut l'accueillir, car c'est le début du bonheur. Mais s’il vient de l'Adversaire, ce n'est qu'ivraie, ce n'est que pollution, et même si sa graine nous semble petite, une fois qu'elle aura pris racine, nous découvrirons en nous les longues branches du vice et du malheur. Le succès de tout combat spirituel se joue beaucoup au début : en veillant toujours sur notre cœur.
Nous devons demander cette grâce d’apprendre à garder notre cœur. C’est une sagesse que de savoir garder son cœur. Que le Seigneur nous aide dans ce travail. Celui qui garde son propre cœur, garde un trésor. Frères et sœurs, apprenons à garder notre cœur. Merci.