Homélie du pape François à la chapelle Sainte Marthe � 3 mai 2020
Trois semaines après la résurrection du Seigneur, l'Église célèbre aujourd'hui, quatrième dimanche de Pâques, le dimanche du Bon Pasteur, de Jésus le Bon Pasteur. Cela me fait penser à tant de pasteurs dans le monde qui donnent leur vie pour les fidèles, même dans cette pandémie. Ils sont nombreux, plus de 100 ici en Italie, qui sont décédés. Je pense aussi à ces autres pasteurs qui se soucient du bien des gens, les médecins. On parle des médecins et de ce qu'ils font, mais nous devons nous savoir que, rien qu'en Italie, 154 médecins sont décédés dans leurs actes de service. Que l'exemple de ces pasteurs, prêtres et "pasteurs médicaux", nous aide à prendre soin du saint et fidèle peuple de Dieu.
La première lettre de l'apôtre Pierre, que nous avons entendue, inspire la sérénité. Il parle de Jésus. Il dit : Lui-même a porté nos péchés, dans son corps, sur le bois, afin que, morts à nos péchés, nous vivions pour la justice. Par ses blessures, nous sommes guéris. Car vous étiez errants comme des brebis ; mais à présent vous êtes retournés vers votre berger, le gardien de vos âmes.
Jésus est le berger – c'est ainsi que Pierre le voit – qui vient pour sauver, pour sauver les brebis errantes : c'était nous. Et dans le Psaume 22 que nous avons lu après cette lecture, nous avons répété : Le Seigneur est mon berger, rien ne saurait me manquer. Le Seigneur est là, comme berger, comme berger du troupeau. Et Jésus, au chapitre 10 de saint Jean, que nous lisons, se présente aussi comme le berger. Et pas seulement comme le berger, mais comme la "porte" par laquelle on rejoint le troupeau. Tous ceux qui sont venus et qui ne sont pas entrés par cette porte sont des voleurs ou des bandits qui veulent profiter du troupeau : ce sont de faux bergers. Et dans l'histoire de l'Église, il y en a eu beaucoup qui ont exploité le troupeau. Ce n’était pas le troupeau qui les intéressait, mais leur carrière, la politique ou l'argent. Mais le troupeau le savait et l’a toujours su, et partait chercher Dieu dans les rues.
Mais là où il y a un bon berger, qui fait avancer le troupeau, tout le troupeau avance. Le bon berger écoute le troupeau, dirige le troupeau, soigne le troupeau. Et le troupeau sait reconnaître les bergers, il ne se trompe pas : le troupeau fait confiance au bon berger, il fait confiance à Jésus. Seul le berger qui ressemble à Jésus donne confiance au troupeau, car il est la porte. Le style de Jésus du berger doit être le style de Jésus, il n'y en a pas d'autre. Le Christ, lui aussi, a souffert ; il vous a laissé un modèle afin que vous suiviez ses traces. Lui n’a pas commis de péché ; dans sa bouche, on n’a pas trouvé de mensonge. Insulté, il ne rendait pas l’insulte, dans la souffrance, il ne menaçait pas, mais il s’abandonnait à Celui qui juge avec justice. Il était doux. L’un des signes du bon berger est la douceur. Le bon berger est doux. Un berger qui n'est pas doux n'est pas un bon berger. Il cache quelque chose, parce que la douceur se montre telle qu'elle est, elle ne se défend pas. Le berger est même tendre, il a cette tendresse de proximité, il connaît les brebis une à une, par leur nom, et prend soin de chacune comme si elle était la seule, au point que lorsqu'il rentre à la maison après une journée de travail, fatigué, s’il remarque qu'il lui en manque une, il repart au travail, la retrouve et la prend avec lui, et la porte sur ses épaules. C'est le bon berger, c'est Jésus, c'est lui qui nous accompagne sur le chemin de la vie. Et cette image du berger, du troupeau et des moutons, est une image pascale. Pendant la première semaine de Pâques, l'Église chante un bel hymne pour les nouveaux baptisés : "Ce sont les nouveaux agneaux", comme le dit le chant que nous avons entendu au début de la messe. C'est une image de communauté, de tendresse, de bonté, de douceur. C'est l'Église que veut Jésus, et c’est lui qui est le gardien de cette Église.
Ce dimanche est un beau dimanche, c'est un dimanche de paix, c'est un dimanche de tendresse, de douceur, parce que notre berger prend soin de nous. Le Seigneur est mon berger, rien ne saurait me manquer.
Communion spirituelle
Mon Jésus, je crois que tu es vraiment présent dans le Saint-Sacrement de l'autel. Je T'aime par-dessus tout et Te désire dans mon âme. Puisque je ne peux pas Te recevoir maintenant sacramentellement, viens au moins spirituellement dans mon cœur. Comme si Tu étais déjà venu, je T'embrasse et en toutes choses je m’unis à Toi. Ne permets que je me sépare de Toi.