Les oeuvres de Miséricorde
Qu’est-ce qu’une œuvre de miséricorde ?
Les œuvres de miséricorde sont les actions charitables par lesquelles nous venons en aide à notre prochain dans ses nécessités corporelles et spirituelles. Instruire, conseiller, consoler, conforter sont des œuvres de miséricorde spirituelle, comme pardonner et supporter avec patience. Les œuvres de miséricorde corporelle consistent notamment à nourrir les affamés, loger les sans-logis, vêtir les déguenillés, visiter les malades et les prisonniers, ensevelir les -morts. Parmi ces gestes, l’aumône faite aux pauvres est un des principaux témoignages de la charité fraternelle : elle est aussi une pratique de justice qui plaît à Dieu.
Catéchisme de l’Église catholique, n° 2447
Les œuvres de miséricorde corporelles
1) Donner à manger à ceux qui ont faim ;
2) Donner à boire à ceux qui ont soif
Elles sont complémentaires et concernent l’aide alimentaire et tous les secours matériels à apporter aux nécessiteux, à ceux qui manquent de l’indispensable dans leur quotidien.
Saint Luc rappelle le conseil de Jésus dans ce sens : Que celui qui a deux manteaux les partage avec celui qui n’en a pas ; que celui qui a de quoi manger, fasse de même (Lc 3, 11).
3) Accueillir l’étranger
Cet accueil était vital dans l’antiquité puisque les voyageurs risquaient leur vie dans leurs déplacements. Ce n’est pas tout à fait le cas de nos jours. Ceci dit, nous devons être prêts à ouvrir nos portes à celui qui est dans la difficulté extrême et non pas seulement par hospitalité ou par amitié.
4) Vêtir ceux qui sont nus
Cette œuvre de miséricorde vise à couvrir une autre nécessité de base : le vêtement. Souvent la paroisse, une organisation humanitaire, nous en facilite la tâche en collectant des habits. Pensons alors à ne pas leur donner seulement ce que nous avons rejeté, ce que nous ne mettons plus, mais offrons leur aussi ce qui nous serait encore utile.
C’est saint Jacques dans sa lettre qui nous encourage à être généreux : Supposons qu’un frère ou une sœur n’ait pas de quoi s’habiller, ni de quoi manger tous les jours ; si l’un de vous leur dit : « Allez en paix ! Mettez-vous au chaud, et mangez à votre faim ! » sans leur donner le nécessaire pour vivre, à quoi cela sert-il ? (Jc 2, 15-16).
5) Visiter les malades
Il s’agit de prendre soin, matériellement et en leur tenant compagnie, des malades et des personnes âgées. Le Bon Samaritain est le meilleur exemple. Il soigna le blessé et ne pouvant pas s’en occuper directement, il confia ses soins à quelqu’un d’autre qu’il rémunéra. (Cf. Lc. 10, 30-37).
6) Visiter les prisonniers
Aller auprès de ceux qui sont en prison pour leur apporter un secours matériel et spirituel qui les aide à devenir meilleurs, à s’amender, à préparer leur réinsertion par le travail, etc. C’est aussi collaborer à la libération des innocents, des séquestrés. Dans l’antiquité, les chrétiens versaient des rançons pour les esclaves ou se livraient eux-mêmes à la place de prisonniers innocents.
7) Enterrer les morts
Le Christ n’avait pas où poser sa tête. Joseph d’Arimathie lui céda son tombeau et, qui plus est, eut le courage d’aller trouver Pilate pour lui en demander le corps. Nicodème l’aida aussi à l’ensevelir. (Jn. 19, 38-42).
Enterrer les morts peut sembler une injonction superflue puisque tout le monde est, de fait, enterré à sa mort. Cette injonction est pressante en temps de guerre. Pourquoi est-il donc important d’enterrer dignement le corps humain ? Parce que le corps humain a été la demeure du Saint-Esprit. Nous sommes des temples du Saint-Esprit (1 Cor 6, 19).
Les œuvres de miséricorde spirituelles
1) Instruire l’ignorant
Il y a beaucoup de choses que l’on ignore, y compris dans le domaine religieux. Notre enseignement qui peut être oral, écrit, direct ou à travers les moyens de communication, mérite la récompense dont parle la Bible :
Ceux qui sont des maîtres de justice pour la multitude resplendiront comme les étoiles dans les siècles des siècles (Dan. 12, 3b).
2) Conseiller ceux qui en ont besoin
Le don de conseil fait partie des dons de l’Esprit Saint. Pour donner un bon conseil, il faut donc être en harmonie avec Dieu. En effet, il ne s’agit pas ici de donner tel ou tel avis personnel, mais d’orienter celui qui a besoin d’un guide.
3) Exhorter les pécheurs
Cette œuvre de miséricorde concerne surtout le péché. Autrement dit, il faut corriger le pécheur. C’est Jésus lui-même qui parle de la correction fraternelle dans l’évangile de Mathieu : Si ton frère a péché, va le trouver Jésus dit : Si ton frère a commis un péché, va lui parler seul à seul et montre-lui sa faute. S’il t’écoute, tu auras gagné ton frère (Mt. 18, 15-17).
Nous sommes tenus de corriger notre prochain avec douceur et humilité. Cela peut être difficile, mais il faut alors penser à la fin de la lettre de saint Jacques : Sachez que celui qui ramène un pécheur de la voie où il s'égare, sauvera une âme de la mort et couvrira une multitude de péchés (Jc. 5, 20).
4) Pardonner les offenses
« Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés », demandons-nous dans le Notre Père. Et le Seigneur nous éclaire ainsi : Si vous pardonnez leurs offenses aux hommes, votre Père céleste vous pardonnera aussi. Mais si vous ne pardonnez pas les offenses des hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus (Mt. 6, 14-15).
Pour ce faire, il faut surmonter la vengeance, le ressentiment, traiter aimablement celui qui nous a offensés. L’Ancien Testament nous propose le bel exemple de Joseph qui pardonna à ses frères d’avoir essayé de le tuer puis de l’avoir vendu. Maintenant ne vous affligez pas et ne soyez pas fâchés contre vous-mêmes de ce que vous m'avez vendu pour être conduit ici; c'est pour vous sauver la vie que Dieu m'a envoyé devant vous (Gn. 45, 5).
Le Christ sur la Croix est le plus grand pardon du Nouveau Testament. Il nous apprend à tout pardonner et toujours : Père, pardonne-leur parce qu’ils ne savent pas ce qu’ils font (Lc. 23, 34).
5) Consoler celui qui est triste
Consoler celui qui peine, qui est dans la difficulté, est aussi une œuvre de miséricorde spirituelle. Cette consolation est souvent suivie d’un bon conseil qui aide à supporter la souffrance ou la tristesse. Entourer nos frères à tout instant, mais surtout à l’instant pénible, c’est imiter Jésus qui avait compassion des souffrances des autres. C’est manifeste le jour où il ressuscite le fils de la veuve de Naïm : Lorsqu'il fut près de la porte de la ville, voici, on portait en terre un mort, fils unique de sa mère, qui était veuve; et il y avait avec elle beaucoup de gens de la ville. Le Seigneur, l'ayant vue, fut ému de compassion pour elle, et lui dit: « Ne pleure pas ! » Il s'approcha, et toucha le cercueil. Ceux qui le portaient s'arrêtèrent. Il dit : « Jeune homme, je te le dis, lève-toi ! » Et le mort s'assit, et se mit à parler. Jésus le rendit à sa mère (Lc 7, 11-17).
6) Supporter patiemment les défauts des autres
La patience face aux défauts des autres est une vertu tout comme une œuvre de miséricorde. On se pliera en la matière à ce conseil utile : si jamais supporter ces défauts entraînait un dommage plutôt qu’un bien, on serait alors tenu de corriger autrui avec beaucoup de douceur et de charité.
7) Prier pour les vivants et les morts
Saint Paul demande de prier pour tout le monde, sans discrimination, y compris pour nos gouvernants et les autorités, pour tous ceux qui ont des responsabilités, puisque Dieu veut que tous soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité (Cf. Tm 2, 2-3).
Les défunts au Purgatoire dépendent de notre prière. C’est une bonne œuvre de prier pour eux afin qu’ils soient libérés de leurs péchés. (Cf. Mac. 12, 46).