
saints Corneille et Cyprien
Corneille et Cyprien, l’un succédant au pape Fabien mort, et l’autre évêque de Carthage en 248, sont liés dans une même mémoire non seulement par la mutuelle estime et l’amitié qu’ils partagèrent mais aussi par le combat commun qu’ils menèrent pour l’unité de l’Église et la sauvegarde de la communion face aux dégâts que les persécutions avaient engendrées dans les communautés chrétiennes.
Corneille : comme le pape Fabien à qui il succéda, il dut faire front à Novatien, un prêtre de Rome qui avait espéré être élu sur le siège de Pierre à sa place, qui fomentait un schisme en accusant le nouveau pape de laxisme face à l’accueil des renégats repentis. Il mourut en exil au cours de l’été 253 et Cyprien fut condamné à mort en 258.
« On ne peut avoir Dieu pour Père, si l’on n’a pas l’Église pour mère… Ce sacrement de l’unité nous est présenté dans l’Évangile par la tunique de Notre seigneur Jésus Christ … une, d’une seule pièce, d’un seul tissu… L’unité vient d’en haut, c’est à dire du ciel, du Père. Celui qui partage et divise l’Église du Christ ne peut posséder le vêtement du Christ » (Traité sur l’unité de l’Église).
Cyprien : devenu chrétien à quarante-six ans, ce berbère avait été jusque là rhéteur et avocat, et ses mœurs étaient celles d’un païen célibataire. Après sa conversion, il trouva son bonheur en donnant ses biens aux pauvres. Très vite, il désire être prêtre, et quatre ans après sa conversion, le voilà évêque de Carthage choisi par les chrétiens de la ville. Il fut l’un des plus grands évêques de l’Église d’Afrique du Nord, dont il est le saint patron. Nous sommes en 249.
Confronté aux persécutions, il s’attache à résoudre le problème des chrétiens qui ont renié le Christ sous la torture et qui désirent demander pardon. Sous l’empereur Dèce, la persécution redouble. Partout dans la ville, on crie « Cyprien aux lions ! » Il se cache pour continuer à encourager ses fidèles. À la mort de Dèce, un calme relatif revient, mais la peste éclate et on le retrouve alors au chevet des malades. Mais Valérien ordonne une autre persécution. Cyprien est alors exilé en Libye. Un an après, on le fait revenir et on le condamne à mort. Il retire son manteau et sa dalmatique et attend en chemise de lin que le bourreau soit prêt. Il fait remettre vingt-cinq pièces d’or à son bourreau tremblant, il se bande les yeux lui-même. Il est alors décapité.
Pensée spirituelle de saint Cyprien :
«Dieu écoute non la voix, mais le cœur.»