Hélas ! Hélas ! Les sources sont perdues. Les uns parlent de falsification. Les autres supputent. Le malheur vient pour sainte Carine de n’avoir pas laissé de traces tangibles.

Mélasippe, son époux, Antoine, son fils, et Carine sont notés comme martyrs sous Julien l’Apostat, en 361 à Ancyre (Ankara, en Turquie). De bons spécialistes en ces matières précisent : « Il n’y a pas d’autres attestations et on ne peut affirmer que des documents de qualité se soient perdus. »

Ainsi, l’avantage est tel que nous pouvons nous forger notre propre idée sur cette sainte martyre qui a pourtant donné son prénom à tant de jeunes filles que nous connaissons.

Il n’y a pas de fumée sans feu, même si un autre auteur écrit : « Personnage légendaire, victime de tourments imaginés par un conteur aux penchants plutôt sadiques. » Mais est-ce bien vrai ? L’histoire ne nous confirme-t-elle pas que, la plupart du temps, ce sont les bourreaux qui sont effectivement cruels et sadiques ?

Illustration par les Bénédictines de Venière

Vincent (Vincenzo) Grossi est né le 9 mars 1845 à Crémone, dernier des sept frères de Baldassare Grossi et Maddalena Capellini ; il est baptisé le même jour. Enfant, il apprend de sa mère à prier et de son père le sérieux du travail.

Après avoir reçu sa première communion, il annonce à sa famille son désir d'entrer dans la prêtrise. Lorsqu'il veut entrer au séminaire pour devenir prêtre, son père veut qu'il reste dans la famille, mais il finit par se rendre aux souhaits de son fils. Malgré cela, il fut contraint de reporter ses projets pour des raisons familiales et travailla donc dans le moulin de son père pendant une brève période. Il entre au séminaire le 4 novembre 1864 et commence ses études en vue de la prêtrise à Crémone. Grossi est ordonné prêtre le 22 mai 1869. Il est nommé curé à Regona et Vicobellignano en 1873 et 1883 respectivement, où il se consacre aux pauvres.

Il fonde les Filles de l'Oratoire en 1885 et veille à ce que l'ordre soit guidé par les règles de saint Philippe Néri. Grossi se concentrait sur l'aide à la jeunesse et aidait les jeunes à réaliser leurs vocations. L'Oratoire se consacrait en particulier aux jeunes. Il choisit une vie de pauvreté et devient célèbre pour son travail avec les enfants ainsi que pour ses talents de prédicateur.

Il meurt le 7 novembre 1917 à l'âge de 72 ans, en prononçant ces mots : "La voie est ouverte, il faut y aller".

Il est béatifié par Paul VI le 1er novembre 1975, puis canonisé par François le 18 octobre 2015