saint Éloi
Saint Éloi nait vers 588 à Chaptelat, (Limousin), dans une vieille famille gallo-romaine christianisée depuis longtemps. Pieux, adroit et intelligent, il est confié à un orfèvre de Limoges qui dirige l'atelier monétaire de la ville. Après cet apprentissage, il se rend à Paris où le trésorier royal le prend à son service. Admirant le talent d'Éloi, il le recommande au roi Clotaire II quand ce dernier commande un trône d'or incrusté de pierreries. Recevant la quantité d'or jugée nécessaire, Éloi s'exécute et réalise un trône qui fait l'émerveillement du roi. Au moment où le roi lui promet une belle récompense et le félicite encore du travail admirable, Éloi fait apporter un second trône d'or, expliquant qu'après avoir doré un premier trône, il restait suffisamment d'or pour en dorer un second. Stupéfait, Clotaire s'écrit qu'il ne doutera jamais d'un artisan aussi honnête, et peu à peu, Éloi accède aux postes d'orfèvre royal, fonctionnaire de la Trésorerie royale et conseiller à la cour. Nommé monétaire à Marseille, il utilise ses revenus au rachat des prisonniers que les armées Franques, victorieuses, déversent constamment sur les marchés d'esclaves de la Gaule. Les achetant parfois par 50 à la fois, il leur propose de regagner leur patrie, d'entrer dans un monastère, ou de rester auprès de lui. Ayant tout perdu chez eux et n'ayant pas d'attrait pour le monastère, plusieurs se joignent à lui et deviennent des auxiliaires dévoués, dont certains seront finalement moines, prêtres ou pères abbés.
En 629, Clotaire II meurt et son fils Dagobert devient roi. C'est à lui qu'Éloi demande de pouvoir construire sur sa terre natale, "une échelle par où ils pourraient l'un et l'autre monter au royaume du ciel." Bientôt, l'abbaye de Solignac est construite, qui compte jusqu'à 150 moines se relayant pour prier Dieu nuit et jour, demandant la sainteté pour ceux qui gouvernent les royaumes ou les âmes.
A la fin de la construction, le terrain manque pour un dernier petit bâtiment indispensable; les alentours étant occupés par des habitations, Éloi songe à utiliser une petite place publique contiguë au monastère. Il la fait mesurer puis part la demander au roi, qui la lui accorde. À son retour, il visite cette place, la fait mesurer de nouveau, et on trouve environ un pied de terre en plus de ce qu'il avait déclaré au roi. Très affecté par ce qu'il considère comme un mensonge, il retourne au palais, se prosterne devant Dagobert, confesse son erreur et demanda le pardon ou la mort.
Le roi, découvrant qu'il s'agit de si peu de chose, est très surpris en voyant une peine aussi vive ; il y compatit, réconforte Éloi, puis tourné vers la foule qui l'entoure il leur dit : « Voyez combien est belle et vénérable la foi du Christ ! Mes ducs et mes officiers s'emparent de terres considérables, et ce serviteur du Christ, à cause de la foi qu'il a dans le Seigneur, n'a pu supporter de me cacher une palme de terre. » Il console alors Éloi par des paroles pleines de clémence et double le don.
Ayant une entière confiance en Éloi, Dagobert lui commande d'orner les tombes de sainte Geneviève et de saint Denis, et de réaliser des châsses pour saint Germain, saint Martin, sainte Colombe… La confiance est telle qu'Éloi reçoit du roi de grandes quantités d'argent et d'or sans qu'on prenne la précaution de rien peser.
Un an après la mort de Dagobert, son fils, Clovis II autorise Éloi à quitter la cour pour être ordonné prêtre puis évêque de Noyon. Considérant la terre comme un exil, Éloi soupire vers le ciel, et aime vivre dans la compagnie des saints. Il a même parfois des relations assez vives avec eux… Ainsi, lors d'un incendie dans Paris qui s'étend à l'église saint Martial, il déclare au saint que s'il laisse bruler son église, elle ne sera jamais reconstruite ! Et quand la basilique sainte Colombe est cambriolée, il menace la sainte d'en condamner la porte avec une haie d'épine si les voleurs ne rapportent pas tout. Ses prières, formulées sous forme de mise en demeure, sont exaucées.
Éloi a le souci des âmes des fidèles de son diocèse, et prêche avec enthousiasme, rappelant combien il est beau d'aimer Dieu et nécessaire de fuir les œuvres du démon. Il commence ses prédications par s'excuser s'il déplait, mais qu'il ne peut manquer à son devoir. Ses biographes nous disent, avec élégance, "qu'il a su s'adapter à un auditoire peu enclin à la spéculation théologique et de mœurs faciles".
Éloi meurt joyeux le 1er décembre 660, en pensant au bonheur de vivre avec Dieu qu'il avait tant aimé et si bien servi sur cette terre. Saint Éloi est le saint patron des mécaniciens, et saint patron du matériel.
A l'exemple de saint Éloi avec l'or, usons saintement des dons que Dieu a mis en chacun de nous pour mieux l'aimer et servir notre prochain
saint Charles de Foucauld
Charles de Foucauld (Frère Charles de Jésus) naquit à Strasbourg, en France, le 15 septembre 1858. Orphelin à six ans, il fut élevé, avec sa soeur Marie, par son grand-père, dont il suivit les déplacements dus à sa carrière militaire.
Adolescent, il s'éloigna de la foi. Connu pour son goût de la vie facile, il révéla cependant une volonté forte et constante dans les difficultés. Il entreprit une périlleuse exploration au Maroc (1883-1884). Le témoignage de la foi des musulmans réveilla en lui la question de Dieu: "Mon Dieu, si vous existez, faites que je vous connaisse".
De retour en France, touché par l'accueil affectueux et discret de sa famille profondément chrétienne, il se mit en quête. Guidé par un prêtre, l'abbé Huvelin, il retrouva Dieu en octobre 1886. Il avait 28 ans. "Aussitôt que je crus qu'il y avait un Dieu, je compris que je ne pouvais faire autrement que de ne vivre que pour lui".
Un pèlerinage en Terre Sainte lui révéla sa vocation: suivre Jésus dans sa vie de Nazareth. Il passa sept années à la Trappe, d'abord à Notre-Dame des Neiges, puis à Akbès, en Syrie. Il vécut ensuite seul dans la prière et l'adoration près des Clarisses de Nazareth.
Ordonné prêtre à 43 ans (1901), il partit au Sahara, d'abord à Beni-Abbès, puis à Tamanrasset parmi les Touaregs du Hoggar. Il voulait rejoindre ceux qui étaient le plus loin, "les plus délaissés, les plus abandonnés". Il voulait que chacun de ceux qui l'approchaient le considère comme un frère, "le frère universel". Il voulait "crier l'Évangile par toute sa vie" dans un grand respect de la culture et de la foi de ceux au milieu desquels il vivait. "Je voudrais être assez bon pour qu'on dise: Si tel est le serviteur, comment donc est le Maître?".
Le soir du 1 décembre 1916, il fut tué pas une bande qui avait encerclé sa maison.
Il avait toujours rêvé de partager sa vocation avec d'autres: après avoir écrit plusieurs règles religieuses, il pensa que cette "vie de Nazareth" pouvait être vécue partout et par tous. Aujourd'hui, la "famille spirituelle de Charles de Foucauld" comprend plusieurs associations de fidèles, des communautés religieuses et des instituts séculiers de laïcs ou de prêtres.
Pour aller plus loin :
- Charles de Foucauld. Explorateur du Maroc, ermite au Sahara, par René Bazin (livre numérique)
- Écrits spirituels, par Charles de Foucauld (trois versions : livre numérique, livre papier, et livre en grands caractères pou rpersonnes malvoyantes)