
saint Pierre-Julien Eymard
Saint Pierre-Julien Eymard est né à La Mure, diocèse de Grenoble, le 4 février 1811, de parents de modeste condition, mais très chrétiens. On put comprendre, dès ses premières années, qu'il serait un grand serviteur de l'Eucharistie, car il ressentit de très bonne heure un irrésistible attrait pour le très Saint-Sacrement. Tout jeune, il aimait à visiter l'église, se cachait derrière l'autel, fixait les yeux sur le Tabernacle "pour y prier plus près de Jésus et L'écouter". Être prêtre, monter un jour à l'autel, consacrer et distribuer l'Eucharistie, tel était dès lors le rêve de cet enfant prédestiné.
Sa vocation fut longtemps éprouvée par la résistance de son père et par sa mauvaise santé ; mais son énergie triompha de tous les obstacles, par le secours de Marie, dont il aimait à visiter les sanctuaires vénérés, surtout celui de Notre-Dame du Laus. Prêtre en 1834, vicaire, puis curé, pendant plusieurs années, il se montra partout un saint et un apôtre.
Son amour pour la Sainte Vierge le fit entrer dans la Société de Marie, où il remplit bientôt de hautes fonctions avec toutes les bénédictions de Dieu. Sa Mère céleste lui révéla, à Fourvières, sa vraie vocation, celle de fonder une Congrégation du très Saint-Sacrement. Sa grande foi triompha de toutes les difficultés, et ses œuvres prospérèrent merveilleusement, pour la gloire de Jésus-Hostie.
Épuisé de fatigues, il mourut prématurément le 1er août 1868. On peut dire sans exagération qu'il fut le promoteur, par lui-même et par ses religieux, de toutes les grandes œuvres eucharistiques de notre temps.
Le Pape Pie XI l'a béatifié le 3 août 1925.

saint Pierre Favre
Il fut l'un des premiers compagnons de saint Ignace de Loyola et le seul prêtre de leur groupe. C'est lui d'ailleurs qui reçut leurs vœux prononcés à Montmartre, le 15 août 1534 et qui leur célébra la messe. Originaire de Savoie, il était venu à Paris pour ses études. Il suivit saint Ignace jusqu'à Rome. Par la suite, il s'en fut en Allemagne où il fonda plusieurs collèges. Appelé au Concile de Trente, il en sera l'un des théologiens.
Après sa mort, saint Ignace se mit à l'invoquer et, d'accord avec saint François Xavier, lui donna même le titre de bienheureux, ce que l'Église ratifiera par la suite.
Canonisé par le pape François le 17 décembre 2013
« ...Homme modeste et sensible, à la vie intérieure profonde, il était doté du don de l'amitié avec les personnes les plus diverses. Il était néanmoins un esprit inquiet, indécis et insatisfait. Sous la conduite de saint Ignace il a appris à allier sa grande sensibilité avec la capacité à prendre des décisions. Ayant ainsi pris en charge ses élans après les avoir identifiés, Pierre Favre manifesta dans les difficultés son véritable esprit d'action... »
(Messe d'action de grâce présidée par le pape François, à Rome, pour saint Pierre Favre, le 3 janvier 2014.)
« Le dialogue avec tous, même avec les plus lointains et les adversaires de la Compagnie; la piété simple, une certaine ingénuité peut-être, la disponibilité immédiate, son discernement intérieur attentif, le fait d'être un homme de grandes et fortes décisions, capable en même temps d'être si doux... »
(interview du pape François aux revues culturelles jésuites)

saint Eusèbe de Verceil
Né à Cagliari, en Sardaigne, saint Eusèbe perdit son père pendant la persécution de Dioclétien. Sa mère le conduisit à Rome où il reçut le baptême des mains du pape Eusèbe qui lui donna son nom. A Verceil, Eusèbe étudia avec soin les Saintes Lettres, les arts libéraux, et fut reçut lecteur. Il menait une vie si sainte en fréquentant les écoles qu'on le regardait comme un ange. Ses éminentes vertus le distinguèrent au sein du clergé de la ville de Verceil et lorsque le siège épiscopal vint à vaquer en l'an 340, le pape Jules Ier l'élut pour remplir la charge d'évêque.
Saint Eusèbe s'appliqua tout d'abord à former de dignes ministres de Jésus-Christ et un clergé instruit. Il organisa dans son palais épiscopal une école où les jeunes ecclésiastiques unissaient la vie monastique à la vie cléricale. Saint Ambroise en parle avec admiration: «C'est, disait-il, une milice toute céleste et toute évangélique, occupée jour et nuit à chanter les louanges de Dieu, à apaiser Sa colère et à implorer Sa miséricorde. Ils ont toujours l'esprit appliqué à la lecture ou au travail.» Le succès couronna ses efforts apostoliques, car de son clergé sortit un grand nombre de saints prélats aussi vertueux qu'éclairés. Plusieurs Églises sollicitèrent la faveur d'être gouvernées par les disciples de saint Eusèbe.
L'hérésie d'Arius favorisée par l'empereur Constance commençait à se répandre en Occident. Le saint évêque de Verceil résista ouvertement à l'empereur et lui reprocha hautement son impiété. En l'an 355, dans un concile tenu à Milan par le pape Libère, saint Eusèbe demanda qu'on souscrivit avant tout au symbole de Nicée et refusa de signer la sentence prononcée par les hérétiques contre saint Athanase d'Alexandrie.
Les évêques ariens s'opposèrent au Saint et le firent exiler en Palestine, à Scythopolis, où on lui fit subir d'indignes traitements. L'empereur Constance le transféra plus tard en Cappadoce et ensuite, dans la Haute-Thébaïde. Les ariens le traînaient par terre à demi-nu ou lui faisaient descendre un escalier très élevé la tête en bas et l'accablaient de coups. Saint Eusèbe souffrait tout sans se plaindre. Dans son exil, il écrivit aux Églises d'Italie pour les exhorter à demeurer fermes au milieu des persécutions.
Remis en liberté après la mort de Constance survenue en 361, saint Eusèbe alla rallumer le flambeau de la foi dans les Églises d'Orient infestées par l'hérésie, et eut le bonheur de rencontrer le grand Athanase à Alexandrie.
Ce vaillant et fidèle défenseur de la foi termina sa vie laborieuse et pénitente à l'âge de quatre-vingt-cinq ans. Les souffrances qu'il endura pour défendre la divinité du Christ furent si grandes que l'Église lui décerna les honneurs du martyre, quoiqu'il n'ait pas perdu la vie dans les supplices. Ses précieuses reliques enchâssées reposent dans la cathédrale de Verceil.