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11 octobre 2024

Saint du jour

saint Jean XXIII

saint Jean XXIII

ANGELO GIUSEPPE RONCALLI est né à Sotto il Monte, dans le diocèse et la province de Bergame, le 25 novembre 1881. Quatrième d'une famille de treize enfants, il est baptisé le jour même. Sous la direction d'un excellent curé, le père Francesco Rebuzzini, il reçut une profonde formation ecclésiastique qui le soutiendrait dans les difficultés et l'inspirerait dans les œuvres de l'apostolat.

Il reçut la confirmation et la première communion en 1889 et entra au séminaire de Bergame en 1892, où il resta pour étudier les lettres classiques et la théologie jusqu'à sa deuxième année de théologie. À quatorze ans, il commence à rédiger des notes spirituelles qu'il conservera de diverses manières jusqu'à sa mort et qui seront rassemblées plus tard dans le Journal d'une âme. C'est là qu'il commence à pratiquer une direction spirituelle régulière. Le 1er mars 1896, le directeur spirituel du séminaire de Bergame, le père Luigi lsacchi, l'inscrivit dans l'Ordre franciscain séculier, dont il professa la Règle le 23 mai 1897.

De 1901 à 1905, il étudie au séminaire pontifical romain, où il bénéficie d'une bourse du diocèse de Bergame pour les séminaristes qualifiés. Entre-temps, il effectue une année de service militaire. Il est ordonné prêtre à Rome le 10 août 1904 en l'église Santa Maria in Monte Santo sur la Piazza del Popolo. En 1905, il est nommé secrétaire du nouvel évêque de Bergame, Mgr Giacomo Maria Radini Tedeschi. Il exerça cette fonction jusqu'en 1914, accompagnant l'évêque dans ses visites pastorales et participant à ses nombreuses initiatives pastorales, dont un synode, la rédaction de la revue mensuelle La Vita Diocesana, des pèlerinages et diverses œuvres sociales. Il enseigna également l'histoire, la patrologie et l'apologétique au séminaire. En 1910, lors de la révision des statuts de l'Action catholique, l'évêque lui confie la pastorale des femmes catholiques (section V). Il écrivit pour le quotidien catholique de Bergame et fut un prédicateur assidu, profond et efficace.

C'est à cette époque qu'il entretient des contacts étroits avec de saints évêques : Saint Charles Borromée (dont il publiera plus tard les Atti della Visita Apostolica, achevés à Bergame en 1575), Saint François de Sales et le bienheureux Gregorio Barbarigo. Ce furent également des années de grande activité pastorale aux côtés de l'évêque Radini Tedeschi. À la mort de ce dernier, en 1914, le père Roncalli poursuivit son ministère sacerdotal en tant que professeur de séminaire et assistant spirituel auprès de diverses associations ecclésiastiques.

Lorsque l'Italie entre en guerre en 1915, il est appelé au service militaire en tant que sergent-médecin. Un an plus tard, il devient aumônier militaire pour les hôpitaux militaires à l'arrière des lignes et coordonne les soins spirituels et moraux des soldats. À la fin de la guerre, il ouvre un "Home for Students" et sert d'aumônier aux étudiants.

En 1919, il est nommé directeur spirituel du séminaire. L'année 1921 marque le début de la deuxième phase de sa vie : son service auprès du Saint-Siège. Appelé à Rome par le pape Benoît XV pour être le président pour l'Italie du conseil central de l'Œuvre de la Propagation de la Foi, il visite de nombreux diocèses italiens et organise des cercles missionnaires. En 1925, le pape Pie XI le nomma visiteur apostolique en Bulgarie et l'éleva à la dignité épiscopale avec le siège d'Aréopolis. Il choisit comme devise épiscopale Oboedientia et Pax, qui servit de programme à sa vie.

Ordonné évêque à Rome le 19 mars 1925, il arriva à Sophia le 25 avril. Nommé par la suite premier délégué apostolique en Bulgarie, Mgr Roncalli y resta jusqu'en 1934, visitant les communautés catholiques et entretenant des relations respectueuses avec les autres communautés chrétiennes. Lors du tremblement de terre de 1928, il a été présent et a offert une aide caritative immédiate. Il supporte tranquillement les incompréhensions et les difficultés d'un ministère marqué par un ralentissement des progrès. Il a grandi dans la connaissance de soi et la confiance, et dans l'abandon au Christ crucifié.

Le 27 novembre 1934, il est nommé délégué apostolique en Turquie et en Grèce. Sa nouvelle mission couvre un vaste territoire. L'Église catholique est présente de diverses manières dans la jeune République turque, qui est en train de se renouveler et de s'organiser. Son ministère auprès des catholiques était exigeant et il s'est fait connaître pour son respect et son dialogue avec les orthodoxes et les musulmans. Au début de la Seconde Guerre mondiale, il se trouve en Grèce, dévastée par les combats. Il cherche à obtenir des informations sur les prisonniers de guerre et contribue à sauver de nombreux Juifs en leur donnant des visas de transit délivrés par la délégation apostolique. Le 6 décembre 1944, il est nommé nonce apostolique à Paris par le pape Pie XII.

Pendant les derniers mois de la guerre et les premiers mois de la paix, Mgr Roncalli assiste les prisonniers de guerre et s'efforce de rétablir la stabilité de la vie de l'Église en France. Il visite les sanctuaires français et participe aux fêtes populaires et aux événements religieux plus importants. Il est attentif, prudent et confiant dans son approche des nouvelles initiatives pastorales prises par les évêques et les prêtres en France. Il a constamment cherché à incarner la simplicité évangélique, même dans le traitement des questions diplomatiques les plus complexes. Son désir pastoral d'être prêtre dans toutes les situations l'a soutenu. Sa profonde piété s'exprimait quotidiennement dans des moments prolongés de prière et de méditation.

Le 12 janvier 1953, il a été créé cardinal et le 25 janvier, il a été nommé patriarche de Venise. Il fut ravi de se consacrer, dans les dernières années de sa vie, à un ministère directement pastoral, une aspiration qu'il avait toujours nourrie en tant que prêtre. Il fut un pasteur sage et plein de ressources, suivant les traces des saints évêques qu'il avait toujours vénérés : Saint Laurent Giustiniani, premier patriarche de Venise, et Saint Pie X. Au fur et à mesure qu'il grandissait, sa confiance dans le Seigneur augmentait, dans le contexte d'un ministère actif, entreprenant et joyeux.

Après la mort de Pie XII, il est élu pape le 28 octobre 1958 et prend le nom de Jean XXIII. Au cours des cinq années de son pontificat, il est apparu au monde comme une image authentique du Bon Pasteur. Doux et tendre, ingénieux et courageux, simple et toujours actif, il entreprit diverses œuvres de miséricorde corporelles et spirituelles, visitant les prisonniers et les malades, accueillant des personnes de toutes nations et religions, faisant preuve d'un sens exquis de la paternité à l'égard de tous. Son magistère social est contenu dans les encycliques Mater et Magistra (1961) et Pacem in terris (1963).

Il a convoqué le Synode de Rome, institué la Commission pour la révision du Code de droit canonique et convoqué le Concile œcuménique Vatican II. En tant qu'évêque de Rome, il visite les paroisses et les églises du centre historique et de la périphérie. Les gens voyaient en lui un reflet de la benignitas evangelica et l'appelaient le "bon pape". Un profond esprit de prière le soutenait. Il a incarné, en tant que moteur d'un mouvement de renouveau de l'Église, la paix de celui qui se confie totalement au Seigneur. Il avança résolument sur les chemins de l'évangélisation, de l'œcuménisme et du dialogue, et montra un souci paternel de tendre la main à ceux de ses enfants qui en avaient le plus besoin.

Il meurt dans la soirée du 3 juin 1963, le lendemain de la Pentecôte, dans un profond esprit d'abandon à Jésus, dans l'attente de son étreinte, et entouré des prières du monde entier, qui semble s'être rassemblé à son chevet pour respirer avec lui l'amour du Père.

Jean XXIII a été déclaré bienheureux par le pape Jean-Paul II le 3 septembre 2000 sur la place Saint-Pierre, lors de la célébration du grand jubilé de l'an 2000.

Il a été canonisé le 27 avril 2014 par le pape François.


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