
sainte Françoise Romaine
"La plus Romaine des saintes" comme le disait le pape Benoît XVI. Elle naît à Rome, d'une famille illustre. À six ans, apprenant à lire, elle est infatigable dans l'étude de la vie des saintes femmes de l'histoire de la sainte Église. Elle en fait ses amies spirituelles, et souhaite leur ressembler. Sa mère confie le suivi spirituel de sa fille à un moine bénédictin, don Antonio, qui restera son père spirituel pendant 35 années. Tous les mercredis elle se confesse et aime lui demander ce qui est le plus juste et le plus sage à faire compte tenu de son âge et de son état. Affinant toujours sa ligne de conduite, elle souhaite ardemment entrer au monastère, mais son père, qui a déjà prévu de la marier avec un riche et vertueux jeune homme de noble famille, ne veut rien entendre sur ce sujet. Françoise après discernement avec don Antonio finit par s'incliner et obéir. Malgré l'accueil bienveillant et chaleureux de sa belle famille, Françoise porte en elle une douleur intime qui n'échappe pas à Vanozza, la sœur de son époux. Elle lui confie le secret de son chagrin : elle ne désire vivre que pour Dieu seul. Ces discussions seront le départ d'une grande amitié spirituelle.
Françoise réalise qu'à défaut de vivre pour Dieu seul, elle peut tout vivre en l'offrant à Dieu. Ainsi, sa maison devient l'école de toutes les vertus chrétiennes. Épouse dévouée, mère aimante, et maîtresse de maison irréprochable, elle est vénérée par son époux, ses enfants et les domestiques. Elle aime passer de longs moments de prière, mais les obligations de son état sont un impératif qui passe avant tout. Dieu lui montre la justesse de son comportement quand, un jour qu'elle avait été obligée de s'interrompre quatre fois pendant la récitation du même verset de son office, elle retrouva le verset écrit en lettres d'or : prier Dieu à travers les psaumes ou vivre ses obligations comme une offrande à la gloire de Dieu sont bien deux manières de prier. Elle obtient de son mari, au bout de quelques années de mariage, de vivre en sa maison comme une véritable religieuse. Plus tard, son mari étant mort, elle peut rejoindre les Sœurs Oblates, qu'elle avait fondées, et avec qui elle avait vécu jusque là en communauté d'œuvres et de prières.
Françoise fait énormément de bien autour d'elle, et sa charité touche bien des cœurs, opérant des conversions et obtenant même des miracles. Le démon se déchaîne alors pour la dissuader de continuer dans ces œuvres de piété. Les attaques sont tellement violentes, que Dieu lui autorise la présence ordinaire et visible de son ange gardien, et quand Françoise est à genoux devant une statue de la Sainte Vierge, son ange s'approche et continue avec elle la prière. Cependant, il la garde aussi au sens propre, chassant les démons, qui ne cessent de la harceler, mais reprenant également Françoise quand elle "ne l'aide pas". À la moindre imperfection, avant même d'avoir eu le temps de s'accuser et de se condamner elle-même, elle sent le coup d'un main mystérieuse, et le bruit de ce châtiment mystique est entendu autour d'elle. Une fois, qu'elle s'est abstenue, par respect humain d'interrompre une conversation trop frivole, la punition est infligée avec une telle vigueur qu'elle en porte la marque pendant plusieurs jours. Mais Françoise connaît aussi la famine, la peste et les pillards s'abattant sur Rome. Elle transforme alors le palais familial en hôpital, nourrissant, soignant, et consolant les pauvres et les malheureux jusqu'à épuisement des ressources. Se transformant alors en mendiante, elle continue, aidée de Vanozza, son œuvre de bonté sans jamais douter des secours de la divine providence. À la fin de sa vie, elle se retire dans la petite congrégation des Oblates de saint Benoît qu'elle vient de fonder pour les dames romaines qui veulent s'adonner à la prière et aux bonnes œuvres.
Le 9 mars 1440, elle s'adresse une dernière fois aux oblates : "Aimez-vous les unes les autres et restez fidèles jusqu'à la mort. Satan vous attaquera comme il m'a attaquée, mais ne craignez rien, vous le vaincrez par la patience et l'obéissance ; nulle épreuve ne sera trop cruelle si vous êtes unies à Jésus." Elle meurt dans la soirée, murmurant à son confesseur avec un sourire inexprimable : "Le ciel s'ouvre, les anges descendent, l'archange a fini sa tâche, il est debout devant moi et me fait signe de le suivre."
Elle est la sainte patronne des oblats bénédictins.