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20 avril 2025

Saint du jour

Sainte Odette

sainte Odette

Odette naît près de Cambrai, dans une des plus nobles familles du pays. Elle espère devenir religieuse, mais ses parents ont d’autres projets pour elle et souhaitent la marier à un jeune seigneur voisin. Odette n’osant pas évoquer sa vocation avec ses parents, en parle en secret à un de ses proches pour lui demander d'intercéder auprès de l'abbé de Bonne-Espérance. Mais le confident décide de trahir Odette et raconte tout aux parents. Ceux-ci accélèrent alors les choses, et annoncent à Odette le nom de son futur mari. Très surprise, elle explique que ce n'est pas ce qu’elle souhaite. Les parents organisent quand même tout pour le mariage mais, craignant qu’Odette ne finisse pas s’enfuir, la veille du jour « J », ils lui racontent qu’elle a bien le temps de réfléchir car le mariage n’aura pas lieu avant longtemps. Le lendemain donc, quelle n'est pas son émotion quand elle voit arriver au château le jeune prince et tout le cortège des invités pour le mariage.

Ses parents lui demandent d’obéir, et d’aller à la chapelle où tout le monde l’attend. Elle y va, mais quand le prêtre lui demande si elle consent à prendre le jeune chevalier pour époux, elle ne répond rien. Une deuxième fois : rien. On la presse de répondre. Une troisième fois : elle répond alors qu’elle ne souhaite ni lui ni un autre, mais qu’elle souhaite vivre avec Jésus-Christ, être religieuse, et que ni les menaces ni quelque autre chose que ce soit ne la feront changer. À ces mots, l’assemblée surprise et peinée pour le jeune prince, voit ce dernier quitter la chapelle, remonter sur son cheval, et rentrer chez lui, humilié et furieux. Plusieurs personnes s'approchent d'Odette pour lui reprocher sa conduite, et obtenir qu’elle change d’avis, mais elle se retire dans la chambre de sa mère, seule, pour se recommander à Dieu. De l'autre coté de la porte, on insiste, vantant sa beauté et son charme comme des atouts qui seraient gâchés en dehors du mariage.

Puisqu’elle voit que sa beauté attire les hommes et qu’elle n’en finira jamais d’être convoitée, Odette décide d’employer les grands moyens. Elle prend une épée qu'elle trouve au chevet du lit, et se coupe une partie des narines. Plusieurs personnes étonnées de ne pas la voir sortir l’appellent et finissent par enfoncer la porte. Devant le spectacle affreux de son visage mutilé et couvert de sang, sa mère s’évanouit et son père comprend que les désirs de sa fille sont sincères. Instruit de ces événements, l'abbé de Bonne-Espérance décide d'intervenir et de faciliter l'entrée d'Odette au monastère. Rayonnante de joie, elle confie sa vie à Dieu, et devient un exemple pour les sœurs. Même dans une maladie terrible, une sorte de lèpre, qui força les autres sœurs à l’isoler pendant une longue période, seule, dans une petite cellule à quelque distance du monastère, elle est heureuse de tout ce que Dieu lui donne de vivre. Une fois guérie, son bonheur est d’aider et d’accueillir les pauvres et les malheureux qui viennent chercher secours au monastère, dont elle est devenue la prieure. Elle traite chacun d’eux comme s’il était Jésus-Christ lui-même.

Elle meurt le jour de Pâques, le 20 avril 1158, à moins de 25 ans, entourée de toutes les sœurs qui pleurent sa disparition.

Avec l'aimable autorisation de l'abbé Jullien de Pommerol