
saint Boniface
Boniface, appelé d'abord Winfrid, naquit en Angleterre, l'an 680. Une maladie grave que Dieu lui envoya décida son père à le laisser partir dans un monastère.
Devenu professeur après de brillantes études, Winfrid, par sa science et son éloquence, acquiert une réputation dont il est effrayé ; alors, refusant tous les honneurs, il tourne toute l'ambition de son zèle vers les contrées encore païennes de la Germanie, et n'a qu'un désir : devenir apôtre de l'Allemagne.
En 718, il va s'agenouiller aux pieds du Pape Grégoire II et reçoit de lui tous les pouvoirs apostoliques. Après avoir traversé, en exerçant sa charité pour les âmes, la Lombardie, la Bavière et la Thuringe, il va se joindre à saint Willibrord, apôtre des Frisons ; mais il s'enfuit dès que celui-ci veut lui conférer l'épiscopat. Winfrid évangélise alors la Thuringe, dont les sauvages forêts se couvrent bientôt de monastères et se peuplent de saints.
La moisson est trop abondante, il lui faut des auxiliaires ; le Pape l'appelle à Rome, le sacre évêque et change son nom en celui de Boniface. L'apôtre, secondé par de vaillants missionnaires, travaille avec plus d'ardeur que jamais à étendre le règne de l'Évangile. Ses saintes audaces sont bénies du Ciel.
Un jour, il fait abattre un arbre de superstition, qui servait d'idole à un peuple aveugle, et quand la foule en fureur va se jeter sur lui, un prodige vient soudain la calmer : l'arbre énorme se plie sous une main invisible et va tomber en quatre tronçons aux pieds du Saint. Le Christ avait vaincu ; des milliers de païens demandèrent le baptême.
Boniface était de nouveau débordé par l'immensité de ses succès ; il fait un appel à sa patrie, et bientôt de nombreux missionnaires viennent se joindre à lui. Archevêque, légat du Pape, Boniface ne s'attribue point la gloire de ses œuvres ; Dieu est sa seule force et son seul recours ; voilà le secret de ses conquêtes pacifiques.
À ce héros, il ne manquait plus qu'un combat ; à ce triomphateur, il ne manquait plus qu'une victoire. Un matin, Boniface se préparait à offrir le Saint Sacrifice, quand une foule armée se précipite vers lui en poussant des cris sauvages ; son entourage court aux armes ; mais Boniface sort de sa tente : « Cessez le combat, mes enfants, dit-il, voici l'heure de la délivrance! »
Bientôt l'apôtre tombe sous les coups de ces barbares avec tous ceux qui l'accompagnent. On le trouva criblé de blessures, tenant en main le livre de saint Ambroise : Du bienfait de la mort.

saint Igor
Ignoré du martyrologe romain, Igor est fêté par les Églises russe et scandinave. Arrière-petit-fils de saint Vladimir qui avait favorisé le christianisme en Russie, Igor II monte sur le trône de Moscovie en 1146. Mais la population locale ne veut plus de la dynastie des Oljgovitch et l’emprisonne avant de lui permettre de se retirer très loin. Igor, grand-duc de Russie déchu, se retire au monastère de Saint-Théodore de Kiev et devient moine, pensant trouver là la paix et la sécurité. Mais moins d’un an après, la folie et la furie s’emparent à nouveau de ce peuple excité. La porte du monastère est fracassée. Igor est saisi. On lui fend le crâne et on traîne son corps dans les rues de la ville.
Nous sommes le 19 septembre 1148. Le 5 juin 1150, son frère vient rechercher son corps et le fait inhumer dans l’église de la Transfiguration à Cernigov, ville dont il est le prince. Et curieusement, alors, le peuple accourt honorer ses reliques et son culte ne cessera plus.
Un autre Igor est vénéré en Russie. Également prince de Kiev en 912, après avoir régné sur Novgorod, cet Igor mène deux expéditions contre Byzance, se heurte aux Mongols, pacifie son pays et meurt en 945.
Pensée spirituelle :
« Il faut savoir beaucoup pardonner quand on gouverne les hommes. » (Lacordaire)
Courte prière :
« Ô notre Dieu, Père de tous les hommes, viens, nous t’en prions, gouverner la Terre selon ta loyauté. » (Prière protestante)