Saint Antoine, abbé
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saint Antoine, abbé

Saint Antoine est né vers 250. Orphelin dès l’âge de 18 ans, il entendit un jour dans une église la réponse du Christ au jeune homme riche: « si tu veux être parfait, va, vends tout ce que tu as et donne-le aux pauvres, puis suis-moi » (Mt 19,21). Il se met alors à l’école des ascètes du voisinage pour, par la suite, s’enfoncer toujours plus profondément dans le désert égyptien. Chacune de ses avancées fut marquée par un combat de plus en plus fort contre les tentations et contre le démon. Son rayonnement spirituel lui attira des disciples qui se mirent à son école. Beaucoup de gens venaient le voir pour quémander un conseil, une obole ou un miracle. Il meurt en 356. Saint Athanase (+373) écrivit sa biographie qui devint une référence dans les milieux érémitiques et cénobitiques de son temps.

« Le sabbat a été fait pour l’homme et non pas l’homme pour le sabbat », rappelle Jésus à ses contradicteurs dans l’évangile de ce jour. C’est à la signification profonde du sabbat que nous sommes renvoyés. Le repos du septième jour nous dit le livre de la Genèse, est le temps que Dieu prend pour contempler sa création et son sommet : l’homme. Contempler, « con-templare », c'est-à-dire faire « temple avec ». Expérience de communion intime entre le Créateur et celui qu’Il a créé à son image et à sa ressemblance. Jésus n’a-t-il pas, par ailleurs, dit à ses mêmes contradicteurs : « détruisez ce temple et en trois jours je le reconstruirai. Nous savons que c’est de sa vie, de son corps, dont il parlait (Jean 2,19-21). Saint Antoine, fondateur de la vie érémitique n’eut d’autres ambitions par sa vie ascétique que de suivre le Christ dans ce chemin de reconstruction et d’expérience contemplative avec ce même absolu du don de soi pour Dieu et pour les hommes. Même si tous les chrétiens n’ont pas vocation à un état de vie aussi absolu, tout disciple doit suivre cette voie du renoncement demandée par le Christ (Mt 16,24). Évoquant la naissance de la vie érémitique dans un de ses ouvrages, le Père Placide Deseille écrit très justement : « par son renoncement, l’homme se détache, autant qu’il lui est possible, des choses temporelles mêmes licites, dont le souci entrave le mouvement actuel du cœur vers Dieu, ainsi que l’enseignait déjà Saint Paul (1Co 7,32-34) ». Saint Antoine nous enseigne donc un principe spirituel incontournable : il n’y a de vie mystique qu’ascétique. Dans notre société contemporaine, la leçon est à entendre. La recevrons-nous ?

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